Après le passage des feux ayant dévasté des milliers d’hectares dans plusieurs localités du pays, notamment en Kabylie, place au reboisement. Or, les critères du reboisement notamment dans les forêts sauvages après le passage des incendies, posent déjà moult interrogations. Des spécialistes y répondent.
L’ensemble des experts en la matière sont unanimes : le reboisement ne doit pas se faire immédiatement après le passage des incendies dans les forêts sauvages, mais après plusieurs mois, voire une année. En effet, plusieurs facteurs entrent en jeux, dit-on.
Selon le collectif Torba archéologie Algérie, rapporté par El Watan, le reboisement ne doit pas se faire avant janvier prochain. Dans son plaidoyer, le collectif évoque la nécessité de protéger la terre de l’érosion, notamment en prévision des pluies qui s’annoncent d’ici fin septembre.
Pour ce faire, le collectif devra entamer un chantier dès ce mois de septembre. Il s’agit, selon la même source, de creuser des petites cuvettes en amont des arbres pour récupération les premières eaux de pluie. Expliquant que c’est une ancienne pratique qu’il faut désormais régénérer et généraliser, Torba souligne que ce processus devra diminuer l’érosion dans nos montagnes.
Pour sa part, la sous-directrice de la lutte contre la désertification et du barrage vert à la Direction générale des forêts, également ingénieur agronome Saliha Fortas estime que ce délai est plus long pour certains endroits. Selon elle, le reboisement doit se faire après une année du passé des feux au niveau des forêts sauvages.
Replanter ou laisser la nature se régénérer ?
À ce propos, elle explique que les espèces existantes dans les forêts sauvages se sont adaptées à ce genre de catastrophes, d’où ma nécessité d’attendre une année pour le reboisement. Et au-delà d’une année, si ces espaces peinent toujours à se régénérer naturellement, le reboisement sera donc lancé.
Ici encore, elle précise que c’est les professionnels forestiers qui organiseront les campagnes de replantation et de reboisement, soulignant que cela doit intervenir avec les bonnes espèces et souches pour éviter toute pollution génétique.
Au-delà des délais nécessaires à respecter pour l’organisation d’une replantation, la question qui se pose, à en juger par l’avis des spécialistes, est donc de savoir si l’on doit replanter les espaces dévastées par les feux, ou bien d’opter pour une régénération naturelle.
Dans ce sens, l’ingénieur agronome et consultant indépendant en développement Sofiane Benadjila, cité par le même journal estime que les deux options sont abordables et en même temps. À cet effet, il parle de proportion de Régénération Naturelle Assistée (R.N.A).