L’activité humaine a été la principale cause des incendies de forêts au cours de cet été à travers le pays, anéantissant plus de 9.000 hectares (ha) engendrés par 1.246 foyers d’incendie entre le 1er juin et le 4 août 2019, a indiqué lundi à Alger le Directeur général des forêts (DGF), Ali Mahmoudi.
Animant une conférence de presse autour du bilan et de l’analyse des feux de forêts de la période estivale, le même responsable a fait savoir que « 95% de ces incendies ont une relation directe avec l’activité humaine ».
Parmi ces activités figurent les feux de paille provoqués par certains agriculteurs pour alimenter le sol en nutriments pour leurs prochaines cultures, les élevages pastoraux, les décharges sauvages dont les produits chimiques peuvent provoquer des départs de feu ainsi que les vacanciers qui éteignent mal leurs barbecues en forêt.
Interrogé lors d’un point de presse à propos de possibles convoitises de citoyens autour du charbon de bois et du foncier agricole pour expliquer le nombre important de départs de feu, le même responsable a expliqué que pour l’exploitation du charbon de bois à partir des feux de forêt était quasiment impossible.
« Le bois brûlé perd son pouvoir calorifique. La fabrication du charbon de bois obéit à d’autres techniques », a-t-il affirmé.
Quant au foncier agricole, M. Mahmoudi a indiqué que des feux sont provoqués par des citoyens sur des terres leur appartenant sur lesquelles la forêt s’est développée après avoir été délaissées.
« Pour le moment, nous n’avons pas constaté de flagrant délit de pyromanie », a-t-il assuré.
A ce propos, le même responsable a rappelé que la DGF possède un système d’alerte proportionnel aux effectifs présents, à savoir un poste de vigie au niveau de chaque wilaya.
« Les citoyens peuvent également donner l’alerte à travers un numéro vert actif au niveau de la centrale de la DGF », a-t-il indiqué.
Tizi Ouzou, la wilaya la plus touchée avec 1.480 hectares
Par ailleurs, les données de la DGF indiquent que sur les 9.004 ha touchés par les incendies à travers le pays, 2.363 ha ont concerné les forêts (26%), 2.530 ha ont concerné les maquis (28%), 4.111 ha ont concerné la broussaille (46%).
De plus, 38 wilayas sur les 40 concernées par le dispositif de prévention et de lutte ont été touchées par les feux de forêts.
Quatre (4) wilayas du pays ont perdu plus de 500 hectares de forêt. La wilaya la plus touchée est Tizi Ouzou avec 1.480 ha et un total de 196 foyers d’incendie.
Ain Defla arrive e deuxième position avec 1.191 ha et 56 foyers, puis Tissemsilt avec 1.161 ha et 34 foyers et enfin Béjaïa avec 1.037 ha et 87 foyers.
Avec un total de 4.769 ha, ces quatre wilayas représentent 53% du bilan total des incendies de forêt entre le 1er juin et le 4 août 2019.
Ainsi, 23 wilayas ont enregistré un bilan inférieur à 100 ha, sept ont enregistré entre 101 et 300 ha, six ont un bilan de 301 à 500 ha et quatre ont un bilan supérieur à 500 ha.
Par régions, les incendies ont dévasté 5.599 ha de forêts dans la région centre du pays (62%), 2.577 ha dans la région Est (29%) et 828 ha dans l’ouest du pays (9%).
Concernant le bilan mensuel, le mois de juin a enregistré 304 foyers d’incendie pour une superficie de 1.881 ha, le mois de juillet a enregistré 822 foyers sur une superficie de 5.940 ha et le mois d’août (du 1er au 4 août) a enregistré 126 foyers sur une superficie de 1.184 ha.
« Par rapport aux animaux, beaucoup de photos sur les réseaux sociaux ont circulé mais la plupart ne représentait même pas des animaux présents en Algérie », a fait savoir M. Mahmoudi, précisant que seuls cinq (5) singes magots ont péri dans le parc national du Djurdjura (wilaya de Bouira).
Par ailleurs, pour faire face aux dégâts causés par les incendies de forêt, le même responsable a rappelé que la DGF a pour objectif de disposer d’une colonne mobile par wilaya.
La même direction organise chaque année, pour remplacer les pertes occasionnées, des compagnes de reboisement à partir du 25 octobre après les premières pluies d’automne jusqu’au 31 mars.
« Cela est permis notamment par les 900.000 plants présents au niveau des pépinières de la DGF et des quatre (4) millions de plants au niveau des groupes de génie rural à travers le pays », a souligné M. Mahmoudi.