FFS : Un anniversaire toujours au front de l’opposition

FFS : Un anniversaire toujours au front de l’opposition

Écrit par Houssem A. M.

La commémoration du 55e anniversaire de la naissance du FFS a été une occasion pour Mohamed Djillani et Ali Laskri de faire le bilan négatif d’une gestion sociopolitique du pays depuis l’Indépendance.

Pour les deux responsables, les raisons qui ont poussé Hocine Aït Ahmed, Mourad Oussedik et Mohand Oulhadj et d’autres leaders de la Révolution d’autres régions du pays, à l’instar de Lakhdar Bourguaa, de la Wilaya IV historique, à annoncer la naissance du Front des forces socialistes sont toujours là. Rien n’a changé depuis la naissance de ce parti : le FFS est «né pour faire face au coup de force constitutionnel qui a consacré la nature dictatoriale du régime algérien, qui n’a pas dérogé depuis l’Indépendance à ses pratiques : l’autoritarisme, la répression, la corruption et l’usage de tous les moyens pour détourner la volonté populaire». Cinquante-cinq ans après, le FFS s’engage dans la même voie.

« Il (le FFS) poursuit sa lutte politique et pacifique pour dépasser le statu quo politique devenu intenable, pour le rétablissement des libertés individuelles et collectives (qui ) sont bafouées, selon Hadj Djillani, pour qui « la cohésion sociale disloquée, l’unité nationale menacée, le système de gouvernance est dépassé et, conséquence de la trahison du serment de Novembre et de la plate-forme de la Soummam, l’Etat de droit est non consacré ». Face à cette situation, le pouvoir est fermé à tout dialogue avec le peuple et la société, préférant, selon l’orateur « les simulacres de dialogues ou de négociations sur les questions nationales avec les mêmes acteurs, à savoir le pouvoir et ceux qui lui font allégeance ». Sur le plan économique, la situation n’est guère meilleure, fait observer Hadj Djillani, déplorant «une situation complexe, caractérisée par un manque de traçabilité, l’informel, le sous-développement du système des impôts, la gestion inconsciente des affaires économiques qui confirment un déficit managérial et un manque de projection de l’investissement public. Les positions financières internes et externes sont entièrement dégradées, la capacité économique et financière du pays est très faible, surtout après l’épuisement du Fonds de régulation des recettes ».

Il dénoncera, dans le même ordre d’idées « une politique libérale (qui) consacre la répression, l’injustice, le non-droit. » Et de prédire le pire en subodorant que « l’alternative socio-économique ne viendra pas d’une succession de lois de finances conjoncturelles qui ne sont pas inscrites à moyen et long termes, ni de la persistance de la dépendance du prix des hydrocarbures sur le marché international ». Le constat établi par le coordinateur de l’instance présidentielle du FFS, en l’occurrence, Ali Laskri, n’est guère mieux. Pour lui, la solution à la crise multiforme et au marasme que vit le peuple ne viendra pas de l’élection présidentielle de 2019. Une conviction qui lui vient du fait que « notre pays vit une crise de système, et la solution ne viendra pas d’une élection en l’absence d’un Etat de droit». «L’erreur du pouvoir est de trop, c’est que la solution d’un mandat à vie réveillera le volcan dormant dans un sursaut de dignité du peuple algérien », alertera Ali Laskri qui revendique la mise en place de commissions d’enquêtes parlementaires qui devront plancher sur les retards et surcoûts des projets structurants, sur les concessions du foncier agricole et sur les inondations ayant causé des victimes et des dégâts, les épidémies qui reflètent la gabegie, la corruption et la mauvaise gouvernance », détaille A. Laskri.