Fiat Algérie annonce la phase 2 du projet : l’usine de Tafraoui passe au CKD !

Fiat Algérie annonce la phase 2 du projet : l’usine de Tafraoui passe au CKD !

L’usine Fiat de Tafraoui, inaugurée il y a à peine quelques mois, avance à grands pas dans sa transformation industrielle, amorçant la phase CKD. Sur les terres de la zone industrielle de Tafraoui, les ambitions de Stellantis prennent forme. Avec une extension quasi achevée, une nouvelle génération de techniciens fraîchement recrutée et des équipements de haute technologie en cours d’installation, le groupe marque une nouvelle étape dans son implantation industrielle en Algérie.

Derrière ces chiffres, c’est une vision plus vaste qui se dessine. Celle d’un écosystème automobile algérien qui se veut compétitif, structuré et créateur de valeur locale. Et dans cette mécanique bien huilée, la montée en puissance de la production CKD, plus exigeante et plus intégrée, pourrait bien faire de l’Algérie un maillon fort dans la stratégie africaine de Stellantis.

Nouvelle phase décisive pour le projet Fiat en Algérie : l’usine d’Oran passe au CKD !

Le 11 décembre 2023, Stellantis inaugurait en grande pompe son usine Fiat à Tafraoui, dans la wilaya d’Oran. Une étape symbolique qui marquait le retour de la production automobile sur sol algérien après des années de stagnation du secteur.

Mais pour répondre au cahier des charges imposé par l’État en matière de construction automobile, le groupe savait que la simple activité de montage SKD (Semi Knocked Down) ne suffirait pas. C’est pourquoi, en mars 2024, il lançait les travaux d’extension de l’usine pour y intégrer deux étapes clés du processus industriel, le ferrage et la peinture.

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Aujourd’hui, ces travaux sont réalisés à 70% et devraient être finalisés dans les prochaines semaines, selon les projections officielles. Cette avancée technique permettra à l’usine de passer à la production CKD (Completely Knocked Down), soit l’assemblage complet à partir de pièces détachées.

Cette phase permettra d’atteindre un taux d’intégration locale situé entre 15% et 20%, selon les modèles, contre 10% actuellement pour les véhicules assemblés en SKD.

Une montée en compétences au cœur de la stratégie Stellantis

Dans un secteur aussi exigeant que l’automobile, la réussite ne peut s’envisager sans le développement de compétences spécialisées. Stellantis l’a bien compris ! Pour accompagner la montée en gamme de sa production, l’entreprise a lancé une vaste campagne de recrutement et de formation.

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D’après le communiqué officiel de la direction, l’usine intégrera prochainement 550 nouveaux collaborateurs affectés spécifiquement aux ateliers de ferrage et de peinture. Ce renfort s’ajoute aux 1650 employés déjà intégrés en 2024. Pour lesquels 170 000 heures de formation ont été dispensées.

En effet, ces formations ont été menées en partenariat avec plusieurs institutions nationales majeures :

  • L’Institut national spécialisé de formation professionnelle (INSFP) de Belgaïd.
  • L’Université de technologie d’Oran (USTO).
  • L’École nationale polytechnique d’Oran.
  • L’École nationale polytechnique d’Alger.

Cette approche s’inscrit dans une logique de construction durable d’un tissu de sous-traitance local et de transfert de savoir-faire. Deux piliers essentiels pour assurer la viabilité de l’industrie automobile algérienne.

Vers une production à grande échelle dès 2026 (avec un quatrième modèle en route)

Le pari de Stellantis ne s’arrête pas à l’élargissement de l’usine ou au recrutement de main-d’œuvre spécialisée. Le groupe vise plus haut. Atteindre une cadence annuelle de 90 000 unités produites d’ici 2026. Une ambition rendue possible par l’introduction d’un quatrième modèle dès la fin de l’année 2025.

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Ce cap de production n’est pas qu’un objectif commercial. Il reflète une volonté de structurer un véritable hub industriel régional. Avec l’Algérie comme point d’ancrage pour la région Afrique du Nord. Et ce, dans un contexte mondial où les chaînes de valeur se recentrent et où la proximité de production devient un atout stratégique.

Fiat Tafraoui : une vitrine industrielle et un levier d’intégration économique locale

Au-delà des volumes et des technologies, c’est toute une dynamique industrielle qui se met en place à Tafraoui. L’introduction du CKD permettra de faire appel à des fournisseurs locaux pour certaines pièces et services. Favorisant ainsi la création d’un écosystème complet autour de l’usine.

De plus, cette démarche de localisation ne se limite pas à une contrainte réglementaire. En effet, elle permettra de réduire les coûts d’importation, créer des emplois durables, transférer des compétences et tisser des partenariats pérennes avec les acteurs locaux.