La filière lait en Algérie vit-elle une crise profonde ? Existe-t-il réellement un risque de rupture de stock au niveau de certaines laiteries ? C’est à ces questions et tant d’autres que le conseiller du ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Cherif Amari a répondu lors de son passage, hier, sur les ondes de la chaîne III de la Radio algérienne.
D’amblée, l’hôte de la Radio algérienne a assuré que le département de Sid Ahmed Ferroukhi met les bouchées doubles afin de booster la filière, qui constitue un segment important du développement économique du pays.
«On est dans une démarche de construction structurelle, de vision, et de stratégie 2019-2020 », a assuré l’intervenant. Entre autres, à peine quelques jours après que le ministre du secteur ait, annoncé la révision à la hausse de 4 dinars pour le litre du prix de cession du lait cru auprès des laiteries en guise de soutien aux éleveurs, qui est passé de 45 DA à 50 DA, en dépit de la dégringolade des prix du pétrole, l’hôte de la radio chaîne III a assuré que la démarche s’inscrit dans le processus de dialogue lancé par le ministre du secteur.
La mesure a été prise en réponse à l’urgence de la situation des éleveurs, qui font face depuis plusieurs mois à des contraintes liées à l’accès aux aliments de bétail et aux lenteurs enregistrées dans le paiement des primes de soutien aux producteurs du lait cru. De ce fait, le gouvernement va dégager une enveloppe financière de plus de 200 milliards DA sur les cinq prochaines années pour relancer la filière lait. En gros, pour le conseiller du ministère de l’Agriculture, l’État a pris ces décisions en vue de donner «des éléments de réponses pour développer cette filière et lui donner de l’ambition». S’agissant de l’aliment de bétail, qui constitue la question cruciale du développement de la filière, l’intervenant indiqué que le gouvernement travaille sur la question en essayant de se pencher davantage sur l’amélioration et le développement de l’offre fourragère. En termes plus clairs, il a précisé qu’il faut donner des réponses sur la question du foncier. « Nous sommes dans une démarche graduelle, au bout de 2019, pour essayer de développer les cultures fourragères et d’améliorer la production et mettre en places des systèmes d’élevages intensives, à travers des fermes modernes », a-t-il encore rajouté. Ces mesures permettront, selon M. Amari de réduire significativement l’importation de la poudre de lait.
«Notre ambitions est d’arriver dans les cinq prochaines années à 0% d’utilisation de la poudre de lait importée pour la production des produits dérivés (aux prix libres) et d’augmenter la part du marché du lait cru estimée actuellement à 30% », a garanti l’hôte de la radio algérienne, en tablant sur les grandes potentialités dont recèle l’Algérie. Dans un autre sillage, il dira que la stratégie du ministère de l’Agriculture pour booster la filière lait repose essentiellement sur la création et le renforcement des grandes fermes.
Cependant, pour lui, les petits éleveurs sont pris en considération.
Selon le conseiller de M. Sid Ahmed Ferroukhi, la filière lait est constituée par de petits éleveurs, (environs 50 000 qui exercent dans des zones de montagne), ce qui représente, estime-t-il, un handicap pour son essor. Afin de développer la production du lait et réduire les importations de ce produit, les autorités préconisent le développement d’un segment de grands éleveurs. Quant aux élevages de petites tailles, ils ne seront pas abandonnés. Bien au contraire, ils seront «accompagner par des mesures d’encadrement et de mise à niveau», rassure l’invité de la Chaîne III. Parmi ces mesures, il cite la mise en place de la banque de la CNMA destinée prioritairement pour le maintien et le développement des petits éleveurs. Il y aura, entre autres, de grandes fermes, qui seront développés dans le cadre de partenariats avec des étrangers ou des privés algériens. Il a assuré, aussi, que de grands professionnels du lait, vont investir dans el secteur du lait.
Lamia Boufassa