L’œuvre littéraire « Le fils du pauvre » de l’écrivain Mouloud Feraoun a été ressuscitée mardi à la Maison de la culture Ali Zaâmoum de la ville de Bouira lors d’une conférence animée par son fils Ali Feraoun et le journaliste écrivain Aghbalou Mohamed Cherif.
Les participants à cette rencontre, initiée par la direction de la culture de la wilaya à l’occasion de la célébration de la Journée nationale du chahid, ont axé leurs interventions sur les aspects sociologiques du premier livre de Feraoun, « Le fils du pauvre ». Dans son roman, Mouloud Feraoun voulait décrire cette misère imposée par les forces coloniales françaises au peuple algérien, a souligné le président de l’Association Feraoun, Ali Feraoun, lors de cette conférence.
Publiée en 1950 sous l’ère coloniale, cette œuvre littéraire peint l’enfance et l’adolescence de l’auteur dans un village de cette Kabylie montagneuse où il fut, tour à tour, berger, élève studieux, puis instituteur. « Ce n’est pas une histoire quelconque quoi qu’elle retrace une vie très simple de par les gens qui en sont les acteurs », a dit le président de l’Association Feraoun.
Selon l’intervenant, Mouloud Feraoun avait transmis un message fort aux autorités coloniales via son œuvre qui portait aussi sur les solutions pouvant permettre au peuple algérien de se libérer du joug colonial et de retrouver sa dignité et mettre fin à la misère qu’il vivait sous l’occupation française. « C’était exactement ça son message, contrairement à ce qu’avaient écrit les autres auteurs comme Albert Camus », a expliqué le fils de Mouloud Feraoun dans une déclaration à l’APS en marge de cette rencontre.
Né le 08 mars 1913 à Tizi Hibel, un village montagneux de la commune d’Aït Mahmoud, daïra de Beni Douala (Tizi Ouzou), « Mouloud Feraoun ne voyait que l’action armée comme seule solution au malheur que vivait l’Algérie colonisée », a ajouté Ali Feraoun, qui a été honoré à cette occasion par la directrice de la Maison de la culture Cherbi Saliha.
A travers ses œuvres, « Le fils du pauvre », « Le journal », « L’anniversaire et le sang », « La terre », ainsi que « La cité des roses », Mouloud Feraoun avait toujours l’intention de convaincre le peuple que chaque citoyen algérien avait sa place dans son propre pays malgré les souffrances qu’il endurait sous les exactions féroces de l’armée coloniale française, c’est une façon pour les mobiliser et les sensibiliser sur la nécessité de se libérer du joug de l’occupation et de la misère, a relevé Ali Feraoun.
Pour sa part, l’écrivain et journaliste, Mohamed-Cherif Aghbalou, a saisi cette occasion pour parler de la forte détermination de Mouloud Feraoun à combattre l’existence coloniale française sur le sol algérien à travers ses ouvrages comme « Le fils du pauvre » et « La terre et le sang ».
M. Aghbalou a mis en avant l’humanisme et le courage de cet écrivain révolutionnaire, tout en rappelant ces écrits relatifs à ce sujet. « J’ai d’ailleurs écrit en 1987, dans le journal El-Moudjahid, sur les aspects psychologiques et sociologiques de quelques œuvres de Mouloud Feraoun, dont un article est intitulé +Les blessures de la colère+, et j’ai aussi écrit dans El-Watan (en 1991) un autre article portant sur les valeurs nobles et le courage de l’écrivain intitulé +Humaniste assassiné+ », a précisé M. Aghbalou lors de cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre d’une semaine d’activités organisées par la direction de la culture de Bouira pour la célébration de la Journée nationale du Chahid.
Dans le cadre des ces activités, « nous avons organisé cette conférence pour rendre un vibrant hommage à notre écrivain Mouloud Feraoun via cette journée consacrée aux valeurs et aux aspects sociologiques de l’œuvre de Feraoun », a expliqué à l’APS la directrice de la Maison de la culture Ali Zaâmoum.