L’épidémie du coronavirus en Algérie connait, depuis quelques jours, une stabilité plutôt rassurante. Les chiffres annoncés quotidiennement sont déjà passés en dessous de la barre des 400 cas. Or, du point de vue des spécialistes, il est encore tôt de parler de la fin de la 3e vague.
En tout cas, c’est ce que pense le président de la Société algérienne d’immunologie clinique, Pr Kamel Djenouhat. Dans un entretien accordé au quotidien le Soir d’Algérie, il affirme qu’on est certes, « dans la phase descendante de la courbe, mais on n’est pas encore sorti de la troisième vague ».
À ce propos, il explique que l’Algérie « est toujours dans une moyenne de presque 500 nouveaux cas et trente décès par jour ». Pour ce qui est de l’avènement de cette vague, dû au variant Delta, il souligne que « si le taux de vaccination était élevé, on n’aurait pas assisté au même scénario ».
Ainsi, le spécialiste estime qu’il s’agit de « la vague des non-immunisés », soulignant que le taux des sujets immunisés par l’infection naturelle durant la deuxième vague nous a évité un scénario plus catastrophique.
Alors que d’autres pays, notamment occidentaux, ont atteint des taux avancés de vaccination depuis décembre 2020, ils se retrouvent actuellement confrontés à la 4e vague. Interrogé sur un éventuel scénario similaire pour l’Algérie, Pr Djenouhat répond que cette « pandémie reste une énigme ».
« Le variant Delta a changé le taux d’immunité collective protectrice »
Dans ce sens, il explique que « les courbes épidémiologiques sont très disparates entre les pays et parfois, ces courbes n’ont rien en commun ». Selon lui, le variant alpha (anglais) a été à l’origine de la troisième vague dans de nombreux pays, « alors que chez nous, la prédominance du variant alpha (mai-juin) était incapable de faire augmenter le nombre de nouveaux cas d’une manière exponentielle ».
En Algérie, explique encore l’intervenant, « c’est l’arrivée du variant Delta qui a bouleversé la situation ». Dans ce sens, il précise que le fait de la présence actuelle de ce variant parmi nous, risque de faire apparaitre « un léger rebond » lors de la rentrée sociale. Or, il « sera certainement moins intense que la vague précédente ».
Toujours à propos du variant Delta et cette fois-ci, par rapport à l’efficacité de la vaccination, le Professeur ajoute qu’il « a changé également le taux d’immunité collective protectrice contre la transmission du virus ». Selon lui, « ce taux est passé de 65-70% à 85-90% ».
S’exprimant sur le risque de l’apparition de nouveaux variants en Algérie, dont le variant MU, il réitère que « la principale menace n’est pas les nouveaux variants qui apparaîtront, mais je dirais que la seule menace, c’est le variant Delta avec son taux de transmissibilité ».