Un accord vital pour l’approvisionnement alimentaire mondial, l’accord céréalier de la mer Noire, a pris fin ce 17 juillet. Cette décision de la Russie a suscité des inquiétudes quant à l’impact potentiel sur la sécurité alimentaire de certains pays et sur la stabilité des prix des céréales au niveau mondial.
L’Algérie, dépendant largement des importations de blé pour nourrir sa population, pourrait bien être affectée par la non-reconduction de cet accord et ses répercussions directes et indirectes sur le marché mondial.
La Russie met fin à l’accord céréalier en mer Noire, l’Algérie impactée ?
La Russie a récemment annoncé la cessation de l’accord céréalier de la mer Noire, qui permettait à l’Ukraine d’exporter ses précieuses céréales par le biais de cette voie maritime stratégique.
L’accord céréalier de la mer Noire a longtemps joué un rôle crucial en assurant un flux régulier et efficace des céréales ukrainiennes vers les marchés internationaux, contribuant ainsi à l’approvisionnement en denrées essentielles de nombreuses populations dans le monde. L’Ukraine, l’un des principaux producteurs mondiaux de céréales, bénéficiait grandement de cet accord, permettant à ses exportations agricoles de s’acheminer vers les marchés étrangers sans entrave.
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L’annonce de la fin de cet accord a semé l’inquiétude dans plusieurs pays, notamment ceux dont la sécurité alimentaire dépend en grande partie des importations céréalières. L’accès à des sources fiables et abordables de céréales est d’une importance cruciale pour ces pays, et la non-reconduction de cet accord pourrait entraîner des pénuries alimentaires et une hausse des prix, créant ainsi des défis majeurs pour la sécurité alimentaire.
Accord céréalier de mer Noire non reconduit : la stratégie anticipative de l’Algérie
L’Algérie, en particulier, repose largement sur les importations de céréales pour satisfaire les besoins alimentaires de sa population. Une rupture dans l’approvisionnement en céréales en provenance de la mer Noire pourrait créer des fluctuations des prix au niveau de l’Europe, principal exportateur de céréales vers l’Algérie (France), perturbant ainsi l’équilibre délicat entre l’offre et la demande de ces produits de base, menaçant ainsi la stabilité du pays.
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En prévision de cette rupture et pour palier à la fébrilité de l’accord, les autorités algériennes ont pris les devants et mis en place une politique visant à se constituer une réserve de « secours » de céréales correspondant approximativement à 6 mois de consommation. Le but étant de contrer d’éventuels épisodes de hausse brusque des prix.
L’OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales) ambitionne ainsi de constituer des stocks stratégiques en revoyant à la baisse ses exigences d’importation, notamment en ce qui concerne les blés punaisés. De plus, le ministère de l’Agriculture a récemment ordonné la relance du programme de stockage des céréales au niveau national.
Alors que les enjeux restent élevés, la communauté internationale surveille de près l’évolution de la situation. La fin de l’accord céréalier de la mer Noire soulève des questions sur la dépendance alimentaire des nations et rappelle, une fois de plus, l’importance de l’autosuffisance en matière d’agriculture pour les pays en développement.