Financement de l’UA: le taux de recouvrement des cotisations des pays membres ne dépasse pas les 30%

Financement de l’UA: le taux de recouvrement des cotisations des pays membres ne dépasse pas les 30%

NOUAKCHOTT – Le taux de recouvrement des cotisations des pays membres de l’Union africaine ne dépasse pas les 30%, a appris l’APS samedi à Nouakchott auprès du Conseil exécutif de l’UA à la veille du sommet de l’organisation panafricaine.

« Le taux de recouvrement des cotisations au sein de l’UA ne dépasse pas les 30%, alors que l’Organisation panafricaine ambitionne d’assurer son autonomie financière à l’horizon 2020, sachant que 75% des fonds vont vers son budget de fonctionnement et 25% sont consacrés aux opérations de paix et sécurité en Afrique », a-t-on précisé auprès du Conseil exécutif de l’UA dont les travaux ont été clôturés dans la nuit de vendredi à samedi en prélude au 31ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement africains, prévu dimanche et lundi dans la capitale mauritanienne.

Le nombre de pays contribuant au budget de l’UA est « très limité », a-t-on relevé au Conseil exécutif, précisant qu’il s’agit entre autres de l’Algérie, l’Afrique du Sud, la Libye, l’Egypte et le Nigeria, alors que l’Organisation compte 55 Etats membres.

Selon une résolution du sommet de l’UA, tenu à Kigali en 2017, une quarantaine de pays membres de l’Union sont partiellement ou intégralement « défaillants » en matière de paiement des cotisations, ce qui a provoqué un écart de financement important entre le budget prévu et le financement réel.

Ce déficit est comblé par des donateurs et des contributeurs, notamment la Banque mondiale, la Chine, la Turquie et l’Union européenne, a-t-on ajouté.

En ce sens, le Conseil exécutif de l’UA a exhorté les pays ne s’acquittant pas de leurs cotisations à faire montre d’engagement et de discipline, suggérant en même temps de revoir le barème des sanctions à l’encontre de ces Etats membres défaillants.

Pour rappel, lors du sommet de Kigali, une décision a été prise pour demander à tous les Etats membres de l’UA d’appliquer le prélèvement de 0,2% sur les importations pour financer l’Union africaine.

Dans ce sillage, le président de la Commission de l’UA, Moussa Mahamat Faki a fait savoir que 23 Etats membres de l’Union appliquaient déjà ou étaient sur le point d’appliquer la taxe de 0,2 % sur les importations éligibles, faisant observer que « sans une autonomie financière, l’ambitieux agenda 2063 ne sera qu’un catalogue de bonnes intentions et notre prétention au leadership continental et à l’appropriation africaine restera un vœu pieux ».