Financement de projets : La BAD exclut une banque chinoise pour fraude

Financement de projets : La BAD exclut une banque chinoise pour fraude

La Banque africaine de développement (BAD) annonce avoir exclu la banque chinoise Chongqing International Construction Corporation (CICO) de toute éligibilité à ses financements. La durée minimale de l’exclusion est de douze mois, précise la BAD. La sanction contre CICO a été décidée suite une enquête menée par le Bureau de l’intégrité et de la lutte contre la corruption de la BAD qui a révélé le recours à la fraude dont a usé la banque chinoise en vue de décrocher un marché financé par la BAD en Ouganda dans le cadre d’un projet d’appui au secteur routier.

En 2013, CICO a participé à un appel d’offres pour des marchés de travaux dans le cadre du Projet d’appui au secteur routier. Pour être pré-qualifiées, les entreprises intéressées devaient avoir exécuté au moins quatre projets similaires au cours des cinq années précédentes.

Pour répondre à cette exigence, CICO a exagéré la portée de ses contrats de référence. « La banque chinoise a fait passer un projet routier de 4,4 kilomètres pour un tronçon de 68 kilomètres. Elle a également exagéré la valeur de ses contrats de référence: un autre contrat d’environ 17,5 millions de dollars fut présenté comme étant d’une valeur d’environ 79 millions de dollar », explique la BAD. Cette dernière a donc décidé l’exclusion de CICO jusqu’à ce qu’elle soit assurée que la pratique frauduleuse décriée ne mette pas en péril ses fonds, a expliqué Bubacarr Sankareh, directeur par intérim du Bureau de l’Intégrité et de la lutte contre la corruption dont la mission consiste en la prévention, la dissuasion et les enquêtes sur la corruption et la fraude dans les opérations financées par le Groupe de la Banque africaine de développement.

M. Sankareh affirme qu’il est du devoir de l’institution bancaire panafricaine «de veiller à ce que les fonds qu’elle reçoit des pays donateurs soient utilisés exclusivement pour financer le développement socioéconomique des pays membres régionaux de l’institution ».

Après l’expiration de la période de 12 mois, l’exclusion de CICO sera levée, sous réserve que l’entreprise adopte et mette en œuvre un programme de conformité qui répond aux normes exigées par la Banque africaine de développement. «L’adéquation du cadre de conformité et la robustesse de sa mise en œuvre seront scrupuleusement vérifiées avant toute mesure de levée de sanctions », prévient la BAD.