ORAN – Le réalisateur tunisien, Akram Adouani du documentaire « Emir Abdelkader » projeté samedi dans le cadre de la compétition du festival international d’Oran du film arabe (FIOFA), a souligné que ce film consacré à une personnalité historique et militaire arabe dépassant les frontières, est « un cri face à l’extrémisme ».
Dans une déclaration à l’APS en marge de la projection de son film à la cinémathèque d’Oran, le réalisateur a rappelé que la guerre menée par l’Emir Abdelkader contre l’occupation française n’était pas idéologique, mais pour libérer le pays.
Le réalisateur estime que ce film produit par une société tunisienne qu’il n’est pas toujours nécessaire, en abordant la mémoire arabe, de se focaliser sur les actes d’héroïsme et les réalisations militaires, mais de mettre en évidence des valeurs humaines, ajoutant que l’Emir Abdelkader le combattant est porteur d’un projet humanitaire et civilisationnel.
« Nous avons tenté à travers ce film de consacrer l’idée que l’Emir Abdelkader n’est pas seulement une personnalité algérienne et que son aura et ses ambitions ont dépassé les frontières de son pays. Il avait des projets politiques pour libérer toute la région du Maghreb arabe et économiques dont sa contribution à la création de la route Damas (Syrie)-Beyrouth (Liban) et du canal de Suez en Egypte, en plus de ses positions de défense des chrétiens », a-t-il déclaré.
Produit en 2015, ce documentaire relate l’itinéraire du fondateur de l’Etat algérien moderne en l’occurrence, l’Emir Abdelkader (1808-1883), sa vie périple spirituelle, ses haut faits, sa résistance au colonialisme français, ses batailles et ses positions humaines.
Le réalisateur a introduit dans son film des contributions l’historiens et chercheurs algériens, arabes et étrangers spécialisés dans l’étude de cette figure emblématique sous divers angles et de petit fils Djaafar El hosseini.
Le film « Beyrouth Balkans » de Nicolas Khoury qui a ouvert le bal de la compétition dans la catégorie des documentaires dans cette édition du FIOFA propose une comparaison entre les villes de Beyrouth (Liban) et Sarajevo (Bosnie) qui ont beaucoup de similitudes (quartiers, rues et la guerre civile).
Ce film de 53 minutes de coproduction (Liban et Qatar) aborde l’histoire d’un jeune libanais, Ahmed qui, désespéré de la situation prévalant en Liban, émigre à Sarajevo pour vivre avec sa famille et son vieux père qui reste nostalgique de Beyrouth d’avant-guerre.
Le programme de la première journée de la compétition a comporté aussi la projection d’un documentaire intitulé « Choucha », une coproduction (Mauritanie-France). Réalisé par Soufi Jibril Dialo, ce film traite de la question des réfugiés libyens et leur situation dans les camps éponyme, situé au sud de la Tunisie.
L’évaluation de ces œuvres documentaires est confiée à un jury présidée par le réalisateur Mourad Ben Cheikh de la Tunisie et composé de l’actrice et productrice libanaise Carole Aboud, du réalisateur et producteur radio Djamel Hazourli d’Algérie et de Michel Serseau de France.