Ce niveau élevé des prix des fruits et légumes n’est pas sans raisons.
L’été 2016 s’achemine pour être différent sur bien des aspects par rapport aux étés vécus jusque-là en Algérie. Le mois de juillet tire à sa fin et beaucoup de citoyens ne se sont pas encore rendu compte de la spécificité de cette saison réputée pour être une saison de grandes chaleurs et de baisse des prix des fruits et légumes. Si pour la baisse des températures, tant mieux, puisque les gens ne pouvaient pas espérer mieux. Sur le second aspect (baisse des prix), bien des ménages sont déçus et frustrés.
Les prix des fruits et légumes qu’ils attendaient à voir baisser après la fin du mois sacré qui aura été extrêmement coûteux, sont toujours chers et intouchables pour certains. Ce constat, nous l’avons vérifié hier dans certains marchés des fruits et légumes et des magasins d’alimentation générale de la capitale. Les légumes de base, à savoir la pomme de terre, la tomate, la laitue et les piments doux étaient cédés hier respectivement à 50,60, 80 et 100 DA le kilo. Les haricots verts, ce légume très apprécié en été pour ses vertus nutritives se vendaient toujours entre 120 et 140 DA le kilo selon leur qualité et surtout la date de leur cueillette. Pour les prix des fruits, notamment la pastèque, le melon et le cantaloup que beaucoup de ménages n’ont pas pu en consommer en grandes quantités pendant le mois de Ramadhan, en raison de leurs prix chers, ils sont affichés respectivement à 50, 70 et 80 DA le kilo. Pour cette famille de fruits, il y a lieu de relever qu’ils sont, contrairement aux années écoulées exposés en petites quantités quand ils ne sont pas carrément indisponibles. Même leur qualité, faut-il le souligner, laisse à désirer.
Les agriculteurs de Relizane spécialistes dans la culture de ce genre de fruits auraient abandonné leur culture cette année, faute de pluviosité dans la région. Ce niveau élevé des prix n’est pas sans raisons, apprend-on auprès des commerçants et des consommateurs. Sans se référer à la science, mais sûrs de leur longue expérience, des consommateurs nous expliquent que la non-baisse des prix des fruits et légumes a un rapport direct avec le changement climatique qu’ a connu cet été. En fait, les agriculteurs et commerçants qui redoutent habituellement en pareille période pour leurs champs ou marchandises le risque de pourrissement, à cause des températures élevées, sont cette année tout à fait à l’aise.
La deuxième raison est la rareté effective de certains produits agricoles. Cette rareté est due, nous signifie-t-on, à deux facteurs: la non-culture massive pour certains produits et la non-maturité de certains produits, à cause justement de la baisse des températures. Le melon par exemple, qui a besoin d’autant d’eau et de chaleur pour pouvoir pousser, n’a jusqu’à présent même pas commencé à fleurir dans certaines régions. De plus, pour nos interlocuteurs, l’ouverture ces dernières années de beaucoup de chambres froides a amené beaucoup d’agriculteurs à louer des espaces pour le stockage du surplus de leur production. Ce surplus, autrefois, ils le mettaient tous en une seule fois sur le marché, ce qui a eu pour premier résultat, la baisse des prix. Par ailleurs, il convient de souligner que les grands perdants de cette situation, sont les familles qui préparent des fêtes. Ces dernières, pour qui les fêtes revenaient déjà trop chères dans le passé, en raison des prix inabordables de la viande, auront encore à subir cette année les prix intouchables des fruits et légumes.