Le secrétaire général du Front de libération nationale a renoncé, hier lundi, à son immunité parlementaire lors de son passage devant les membres de la commission permanente des affaires juridiques de l’Assemblée populaire nationale.Mohamed Djemaï a tenu son engagement.
Convoqué, hier matin, par la commission des affaires juridiques de l’APN chargée de statuer sur son cas, le député de Tébessa a renoncé à son immunité parlementaire. Il en avait fait l’engagement jeudi dernier face aux membres du Bureau politique du parti du Front de libération nationale.
Deux autres élus sont également concernés par cette procédure de levée d’immunité parlementaire déclenchée le 3 septembre par le ministre de la Justice. Saker Berri, député de Batna, qui a également décidé de renoncer à son immunité et Smaïl Benhamadi, député RND de Bordj-Bou-Arréridj et dirigeant du groupe industriel Condor, qui pourrait opter pour la procédure de levée d’immunité en séance plénière.
Les choses sérieuses vont, donc, débuter pour Mohamed Djemaï.
Jeudi, lors de la réunion urgente avec les membres du Bureau politique, il avait tenté de dédramatiser son cas. «Je ne connais pas l’objet de la plainte, mais ce que j’ai pu savoir, c’est que cela concerne une affaire avec une personne», avait-il dit. Le SG du FLN a laissé entendre que cette affaire concernerait un «différend avec une personne».
Pour l’heure, aucune information concrète n’a filtré à propos des faits que lui reproche la justice. Mais il est peu probable que le ministre de la Justice engage une telle procédure pour un « simple différend personnel».
Jusqu’à présent, toutes les demandes de levée d’immunité concernant des parlementaires — essentiellement des sénateurs ex-ministres sous Bouteflika — étaient liées à des dossiers de corruption. C’est notamment le cas pour le prédécesseur de Mohamed Djemaï au FLN. Djamel Ould-Abbès, qui est en détention provisoire à la prison d’El Harrach, est poursuivi pour «dilapidation de deniers publics, conclusion d’un marché en violation des dispositions législatives et réglementaires en vigueur et faux en écritures publiques» lorsqu’il était ministre de la Solidarité nationale et de la Famille.
Tarik Hafid