FLN : Les «pontes» ont-ils lâché Djemaï ?

FLN : Les «pontes» ont-ils lâché Djemaï ?

Fortement remis en cause jusque dans son existence par l’opinion publique déjà bien avant le déclenchement du mouvement populaire né le 22 février, le FLN se retrouve contraint à une très rude épreuve qui ne semble pas près de s’atténuer.

La direction actuelle, tout autant que les toutes récentes qui se sont relayées aux commandes, ne fait rien pour ne serait-ce qu’adoucir un peu du ressentiment que beaucoup, militants ou non, éprouvent à son encontre. 
Pour tout dire, les indices s’amoncellent depuis quelques jours contre Mohamed Djemaï, il est le vrai auteur d’écarts qui risquent de lui valoir d’être cloué au pilori sans que cela émeuve ses sponsors, ou prétendus comme tels, parmi les pontes du parti, Ammar Saâdani en premier.

Ce dernier semble plus préoccupé par son devenir et les risques qu’encourent tous ceux qui, à un certain moment ou un autre, défendaient plus que d’autres la cause d’Abdelaziz Bouteflika, pour s’autocondamner maintenant à un retrait de la scène pour tenter de se faire oublier, comme le laisse supposer son absence du pays depuis un an pratiquement, alors que sa qualité de militant influent du FLN, donc champion du nationalisme, aurait voulu qu’il signe sa présence en Algérie en cette troublante épreuve qui secoue le pays. 

Saâdani, un allié de poids déclaré pour Djemaï dont la présence ou même quelques mots en sa faveur auraient sans doute réconforté le SG du FLN, mais la lourdeur de l’erreur qui l’a vu triturer la liste des membres du bureau politique a suscité des grognements qui n’augurent rien de bon pour son avenir à la tête de l’ex-parti unique.
Pourtant, Djemaï a bien tenté de ménager la chèvre et le chou en s’entourant de personnes proches d’anciens responsables du parti comme Ould-Abbès et Saâdani, mais force est de reconnaître que cela n’a pas aidé à atténuer le coup que beaucoup ont accusé déjà dès que son nom commençait à faire le tour des arcanes du parti lorsque l’heure du sacrifice de Moad Bouchareb était arrivée. 

C’est dire que dès le départ, les préjugés n’étaient pas très favorables à Djemaï alors que, lui, soutient qu’en prenant la suite de Bouchareb, le 30 avril dernier, il a participé avec ses alliés à sauver le FLN d’une machination qui aurait pu l’emporter. Ce sont en tous les cas des jours très incertains auxquels le SG est confronté. 

D’autant que les manifestants du vendredi qui battent le pavé à travers le pays depuis 23 semaines n’oublient pas, pour beaucoup d’entre eux, d’inclure dans leurs revendications la mise du FLN au musée en qualité de patrimoine national. 

M. Azedine