NADIA BELLIL
Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) Mohamed Djemaï est décidé à faire partir Mouad Bouchareb de la présidence de l’Assemblée populaire nationale (APN), y compris avec la force. S’exprimant, hier, lors d’une rencontre des groupes parlementaires du parti au siège national à Hydra, Djemai a, une nouvelle fois, appelé Bouchareb à quitter son poste de président de l’APN. « Nous faisons appel à son nationalisme et à son sens du devoir pour quitter son poste en réponse à la demande du mouvement populaire né le 22 février dernier », a-t-il lancé d’emblée. Avant d’enchaîner : « Nous avons usé avec lui de toutes les voies du dialogue et de la concertation pour le convaincre de partir. Mais s’il refuse de quitter son poste en considérant qu’après lui, c’est le déluge, et bien nous le ferons partir par tous les moyens y compris en utilisant la force. »
Et les raisons de l’insistance de Djemai au départ de Bouchareb ne manquent pas. « Au moment où l’institution militaire faisait l’objet d’un coup d’Etat, lui (Bouchareb), n’a pas daigné réagir et cela nous ne l’acceptons pas », a-t-il relevé. L’autre grief retenu contre Bouchareb est qu’il a occupé le poste de coordinateur de l’instance dirigeante du FLN « par un coup de téléphone », accuse Djemai, qui refuse la gestion du parti « en dehors des textes et du règlement intérieur ». Dans le même ordre d’idées, il ciblera Bouchareb dans « son ambition de créer une zizanie et une sédition au sein des groupes parlementaires tant à l’APN qu’au Sénat ». « La période actuelle a besoin d’un FLN uni dans les groupes parlementaires ainsi que dans sa direction pour faire face aux dangers qui guettent le pays, pour soutenir l’ANP contre les attaques dont elle est la cible, pour être aux côtés du mouvement populaire et pour prendre part au règlement de la crise », a-t-il plaidé.
Justement, et en parlant de crise, Djemai lance un appel au dialogue en direction de la classe politique : « Nous appelons l’ensemble des partis nationalistes pour un dialogue et une concertation pour une sortie de crise. » Avant de préciser que « même si nos visions divergent, nous prions ces partis à débattre avec nous et à échanger les idées pour trouver une solution à la crise à travers une élection présidentielle, qu’on doit organiser dans les plus brefs délais ». Le règlement de la crise « est une urgence» du point de vue du patron du FLN. La raison ? « Nous craignons que les choses s’altèrent au cas où la crise perdure», note-t-il. Avant de soutenir que
« trouver la solution est la responsabilité de tous ». Par ailleurs, Djemai a regretté que la machine économique soit en panne : « Aujourd’hui, les institutions sont à l’arrêt car les responsables ont peur. Je ne vois pas pourquoi des responsables devraient avoir peur s’ils n’ont rien fait en décidant de laisser l’économie à l’arrêt. » Selon lui, il faut faire marcher la machine économique sous peine de faire face à des retombées des plus graves dont essentiellement le chômage.