Défaillance dans la gouvernance de la recherche
La recherche scientifique est sinistrée, reconnaissent plusieurs chercheurs. À l’issue du plan national de recherche 2008-2012, le constat est amer : ses résultats sont très en deçà des attentes. En d’autres termes, les retombées sur l’essor de l’économie nationale, l’amélioration des conditions de vie de la population restent minimes. À l’origine de cette situation, la bureaucratie freine le développement de la recherche en Algérie, par la complexité des procédures de financement des projets de recherche, les lenteurs dans le déblocage des fonds destinés à la recherche. À l’index, les procédures très lourdes du ministère des Finances et de l’Enseignement supérieur en matière de financement de projets.
En somme, la décision d’injecter 10 milliards d’euros dans l’effort de recherche pour la période 2010-2014 n’a pas eu pour conséquence l’émergence d’un secteur de la recherche performant au service de l’économie nationale. Ce qui inquiète, c’est le fossé entre le discours officiel rassurant et les réalités du terrain. Aune évaluation à mi-parcours, nous semble-t-il, n’a été effectuée pour corriger le tir. Ce qui pose un réel problème de gouvernance.
Au cœur également de la problématique de l’efficacité de la recherche scientifique, l’absence de passerelles, voire de ponts efficients entre la recherche appliquée et le monde de l’entreprise, on enregistre un désintérêt d’une bonne partie des opérateurs économiques à l’égard des résultats de la recherche, des projets des jeunes diplômés. Sans doute englués pour la plupart dans des difficultés d’accès aux financements, au foncier, pris dans les rets de la bureaucratie, ils ont pour préoccupation fondamentale, la survie de leur entreprise. Ces entrepreneurs n’ont ni le temps ni l’esprit de lorgner vers cet avenir du pays, et l’avenir même de leur activité que constitue l’essor de la recherche en Algérie. Ainsi, les pouvoirs publics et la majorité de la communauté d’affaires nationale semblent tourner le dos à l’avenir des générations futures, à la compétitivité de l’économie nationale, au regard du rôle de principal carburant que devrait jouer la recherche dans la croissance de l’économie nationale.
Mais là également, il convient de poser les fondements d’une recherche performante. La première base, c’est développer l’esprit scientifique chez nos écoliers. C’est également œuvrer dans le sens de la qualité de l’enseignement dans ses différents paliers. Cela passe également par le développement de l’industrie et son ancrage dans le tissu des laboratoires de recherche.
Pour recueillir les fruits de ce travail, encore faut-il valoriser le statut du chercheur en Algérie. Mais la logique de rente, à l’origine de la panne du pays, constitue toujours un frein aux initiatives. Jusqu’à quand ?
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