Football à l’Ouest: De plus en plus malade

Football à l’Ouest: De plus en plus malade

M. Zeggai

Football à l’Ouest: De plus en plus malade
  « Il n’y a ni mauvaises herbes, ni mauvais hommes. Il n’y a que des mauvais cultivateurs ». Ce proverbe sied bien à la situation accablante du football de l’Ouest et celui d’Oran particulièrement, où n’importe qui fait n’importe quoi.

En l’absence d’un véritable projet sportif, les clubs de l’Ouest sont à la dérive et il ne serait pas étonnant de voir l’élite algérienne dans le futur sans aucun représentant de l’Ouest. Car, il y a des signes qui ne trompent pas en football. L’anarchie a « tué » le sport-roi de l’Oranie et envoyé au tapis de nombreux clubs, à l’image du MCO, l’ASMO, l’USMBA, le WAT, l’ESM, la JSMT, le RCR, le MCS, l’OMA, le SCMO, l’USMO, le WAM, le CRT, le GCM, le SAM, le CCS et la JSMT, sans oublier le RCGO et le RCO. La faute incombe à ces dirigeants qui ont, par leur comportement et leur incompétence, instauré un climat de pourrissement qui a fait fuir les compétences. L’exode des meilleurs talents vers d’autres cieux est également l’une des principales raisons de cet échec des clubs de l’Ouest, où la formation et le travail de base ne semblent pas intéresser grand monde aujourd’hui.

Où sont donc passés ces clubs formateurs, dont la réputation a dépassé les frontières et qui ont souvent alimenté les grandes équipes algériennes ? Par les temps qui coulent, il faut reconnaitre que seul le Paradou AC fait figure d’exception alors que son exemple devrait être suivi par des clubs bien plus nantis sur le plan financier.

MCO-ASMO-SCMO: Des promesses seulement !

Le grand club phare de l’Ouest, le Mouloudia d’Oran, est en train de traverser une mauvaise période qui risque de se répercuter sur son avenir. Jadis respecté et unanimement redouté, le MCO a perdu de sa grandeur pour devenir un centre d’intérêts personnels. Le Mouloudia d’Oran prétendu professionnel est géré sans conseil d’administration, avec des personnes étrangères au club et qui imposent des changements ici et là. Un constat amer et incompréhensible pour un club comme le MCO, représentant la deuxième ville d’Algérie. Le président Belhadj Ahmed « Baba » fait dans le bricolage en prenant des décisions irréfléchies qui s’avèrent en fin de compte dans l’intérêt de ses « conseillers » et nullement dans celui du club. Quant aux autorités, elles conditionnent leur aide par la concrétisation de bons résultats. Or, les clubs souffrent du manque de moyens financiers, alors que, par ailleurs, les subventions, peu conséquentes par rapport avec les dépenses et les charges, ne sont virées dans leurs comptes bancaires que plusieurs mois après le coup d’envoi des championnats. C’est une véritable quadrature du cercle. On précisera que plusieurs clubs d’autres wilayas du pays ont bénéficié, soit de parrainages de sociétés étatiques, soit d’aides conséquentes, ce qui provoque la rancune des dirigeants des clubs de l’Ouest, qui s’estiment lésés par rapport à leurs confrères.

Force est de reconnaitre qu’ils n’ont pas tort. Pour sa part, le MCO est devenu aujourd’hui otage de certains joueurs qui se distinguent par de graves fais d’indiscipline, des dirigeants et autres personnes et ce, en dépit de l’engouement considérable qu’il suscite. Ce ne sont pas les derniers remaniements opérés au sein de l’équipe professionnelle qui sortiront le Mouloudia de ce marasme. Au contraire. Ceci est également valable pour l’ASMO qui a du mal à retrouver l’élite comme le souhaitent ses fans et les autorités locales. A l’ASMO, on est passé du rêve de l’accession au spectre de la relégation. Une prise de conscience est plus que nécessaire, et les dirigeants asémistes sont dans l’obligation de tenir leurs promesses, ce qui leur facilitera la tâche pour trouver d’éventuelles ressources financières. Aussi, l’éclaircie n’est pas pour demain pour le Sporting de Medioni qui patauge dans l’anonymat les solutions faisant défaut pour une meilleure gestion.

A Arzew, on peut dire que l’OMA n’est pas à la place qui devrait être la sienne. Là encore, ce sont des conflits internes interminables qui pénalisent le club. On ne saurait oublier le WAT qui, après a voir figuré parmi l’élite durant de nombreuses saisons, en remportant deux coupes d’Algérie et une Coupe Arabe, se trouve en Ligue 2. Est-ce logique ? Nous ne croyons pas.

GCM-SAM-IST-CCS: La région de Mascara en perdition

Le football dans la wilaya de Mascara, où la médiocrité a pris le pas sur la compétence, est en train de disparaitre avec cette nouvelle race de dirigeants. Où sont passés les HB El-Bordj, le NC Maoussa, l’IST, le CCS des Benkada, Benmelih, Benhalima, le SAM des Timizert, Salguia et Hachouti pour ne citer que ces derniers? Quant au GC Mascara, il vit actuellement l’une de ses périodes les plus difficiles depuis sa création, où les mêmes personnes se sont accaparées du pouvoir dans la confusion générale, les dirigeants sincères refusant d’entrer dans ces batailles. Au Ghali, la guerre des clans, aveuglés par l’intérêt personnel, mène le club vers un gouffre où il lui sera très difficile de sortir.

Les autorités locales doivent intervenir pour faire respecter les critères, conformément à la réglementation qui existe bel et bien.

USMBA-RCR-WAM: Dans une véritable impasse

A ce rythme, ces trois clubs ne sont pas près de sortir de l’impasse dans laquelle ils se sont fourvoyés. L’USMBA paye aujourd’hui les dérives de la gestion des années précédentes ayant mis le club dans une situation compliquée, avec cette histoire de dettes évaluée à coups de milliards. Du statut de vainqueur de la coupe d’Algérie, le club est devenu une équipe médiocre donnant les pires appréhensions à ses fans. Les erreurs dans la gestion techniques et l’instabilité de l’équipe dirigeante risquent de déboucher sur l’irréparable pour le team de la Mekerra.

Comme quoi, l’USMBA est en train de récolter ce que ses responsables ont a semé durant l’intersaison. Quant au RCR, le président Mohamed Hamri gère dans la facilité, et semble être influencé par certains proches qui, selon notre source, sont à l’origine du départ de l’entraineur Cherif Hadjar. Ces personnes- là continuent à exiger le recrutement de leurs « joueurs », moyennant des commissions, sans prendre en considération la notion de l’équilibre technique du groupe. Le WAM, lui, est dans le flou depuis le départ du président Kaid Omar. Cette année, le Wided de Mostaganem a failli déclarer forfait, n’était-ce l’intervention de quelques bonnes volontés qui ont réussi à raviver la flamme et préparer l’équipe pour prendre part au championnat de la DNA. En somme, aujourd’hui, les clubs Oranais n’arrivent plus à se mettre au même diapason des autres formations du pays et, plus grave encore, ne suscitent aucun intérêt de la part des instances, tous paliers confondus, au point de perdre leur crédibilité. Est-il normal que le MCO, l’ASMO, le SCMO, l’USMO et le RCGO, jadis pourvoyeurs de talents, soient négligés en matière de sponsoring et de partenariat ? Heureusement qu’il y a des souvenirs que l’on ne saurait oublier et des moments qu’on ne peut effacer de la mémoire, tant les joies procurées par les clubs de l’Ouest demeurent vivaces. Mais, après tout, ce ne sont que des souvenirs, alors que la réalité actuelle est très amère, il faut en convenir.

Des entraves de taille pour la LWF Oran

Plus grave encore reste la situation qui prévaut actuellement en bas de la pyramide du football à Oran. En effet, plusieurs clubs évoluant dans le championnat de la wilaya d’Oran ne se sont pas engagés pour la prochaine édition en raison de leur incapacité à s’acquitter des droits d’engagement. La Ligue de la wilaya d’Oran a pourtant accordé plusieurs facilités en retardant à plusieurs reprises le délai pour le paiement des droits d’engagement pour permettre aux clubs retardataires de trouver des solutions à leurs problèmes. Mais en vain. En conséquence, le championnat de la wilaya d’Oran devrait se jouer avec 18 formations, réparties sur deux groupes de sept équipes chacun, selon un responsable de la LWFO. Et ceci est en contradiction flagrante avec le premier objectif de la FAF et des ligues tous paliers confondus, qui demeure le développement du football dans toutes les régions du pays, mêmes celles qui sont enclavées, afin d’éviter les maux sociaux à notre jeunesse.

Outre ce problème financier, il existe une autre entrave de taille pour les clubs de ce palier, c’est le manque criard en matière d’infrastructures. Selon le même responsable, les efforts consentis par sa structure pour le développement du sport-roi dans la totalité des communes de la capitale de l’Ouest « ne sont toujours pas récompensés d’une manière totale ». Cette situation contraste par rapport aux objectifs en matière de développement du football dans la région. C’est là où devront intervenir les autorités locales pour donner plus de moyens aux formations inférieures pour une meilleure évolution. Ne dit-on pas que c’est à travers la quantité qu’on peut obtenir la qualité ?