M. Zeggai
Le phénomène de la corruption dans le football algérien a atteint des proportions alarmantes sans qu’aucune autorité ne se manifeste pour mettre fin à cette mascarade. On a l’impression qu’à travers ce silence, beaucoup de parties y trouvent leurs comptes. Ceux qui cherchent la paix sociale et ceux qui remplissent les poches avec de l’argent sale sont les premiers et les mieux servis. Mené par les présidents de club avec la complicité des intermédiaires, de pseudo-dirigeants, de journalistes ou correspondants, appelez ça comme vous voulez, et autres responsables, ce phénomène est en train de nuire, pas seulement au football algérien, mais à l’Algérie toute entière. Comme cela a été révélé dans la presse étrangère qui a mis à nu les trucages des matches dans le football algérien. De graves révélations ont été publiées ici et là, sans aucune réaction. Ce phénomène et ces pratiques ne se limitent plus aux simples rumeurs comme ce fut le cas par le passé.
Plusieurs officiels de notre football sont venus révéler ces derniers temps la pratique des magouilles au grand public à travers les différents médias, notamment sur les plateaux de télévision. La question qui taraude les esprits est de savoir comment justifier ces milliards qui s’évaporent dans la nature? Nombreux sont ceux qui s’adonnent à ce jeu grâce aux subventions de l’Etat. L’épilogue du championnat de Ligue 1 tire à sa fin. Il reste deux journées, et les traditionnels soupçons de matches arrangés refont surface à un moment crucial où de nombreuses formations jouent leur survie parmi l’élite. Le jeu des coulisses a démarré et les sacs noirs sont prêts. Les résultats des deux prochaines journées risquent d’apporter de grosses surprises. La performance ne sera sans doute pas le seul critère puisque le «combien ça coûte ?» sera aussi déterminant quant à l’avenir de certaines formations, et ce n’est un secret pour personne. Pour cette Ligue 1, les rumeurs les plus folles circulent à une vitesse vertigineuse. A titre d’exemple, on annonce qu’un match entre deux équipes est déjà cédé en contrepartie de la signature d’un joueur, lit-on ici et là. D’autres attendent les résultats de ce soir pour commencer à négocier lors de la dernière journée du championnat. Et vogue la galère ! Comme quoi, les saisons se suivent et se ressemblent pour le football algérien. A la fin de chaque exercice, des voix s’élèvent pour dénoncer des faits de corruption. Mais cela reste souvent sans écho auprès des instances concernées.
Ni la FAF ni les autorités judiciaires ne se sont autosaisies de ces affaires. On rappellera que Zaïm Abdelbasset, le président de l’USMAn avait avoué publiquement avoir déboursé sept milliards de centimes pour faire accéder son club. Il faut dire que les accusations de corruption deviennent récurrentes à la fin de chaque saison lorsque les enjeux d’accession et de rétrogradation deviennent importants. Mais où est passée la Fédération internationale anticorruption sportive du président Mourad Mazar, qui a déclaré «qu’une plainte sera déposée contre le président de l’USM Annaba, suite aux graves déclarations sur la corruption». Pauvre football algérien. La solution viendra seulement de l’Etat qui, par le biais de ses institutions, doit exiger des comptes et ce, qu’importe l’identité du club, du dirigeant ou du responsable.