M. Zeggai
Selon notre source, Ali Haddad, l’ex-président du FCE (Forum des chefs d’entreprises) et président de l’USM Alger, a été également cité. Cela n’a pas été du goût d’Ali Baâmeur, l’actuel président de la Ligue régionale d’Ouargla, qui a démissionné de son poste de président de la commission électorale. «J’ai suivi comme tout le monde les dernières déclarations de Zerouati. Je vous fais savoir que ma position reste la même que celle que j’ai déjà prise il y a deux ans. Pour autre chose, je n’ai rien à ajouter sauf qu’aujourd’hui il y a un principe de vérité», nous a affirmé Ali Baâmeur.
Zerouati, Medouar, Serrar et les coulisses
Par sa déclaration, Mohamed Zerouati a jeté un pavé dans la mare. «J’ai dénoncé une action antiréglementaire, mais les autres présidents de clubs n’ont pas suivi jusqu’à présent. Pour la tenue d’une AG extraordinaire, sincèrement, je ne suis pas au courant», nous a-t-il dit à ce sujet. Pourtant, le président de la JSS s’est déjà exprimé sur ce sujet. «On veut avoir un président légal. Il faut qu’on soit convaincu de nos choix. Donc, on organisera une AGEx pour élire un président légal», a-t-il confirmé. Selon une source bien informée, l’opposition aurait choisi le mouvement populaire pour faire entendre sa voix. Pourtant, elle avait largement le temps en deux ans pour dénoncer l’irrégularité du déroulement de l’AG élective de la FAF et l’ingérence gouvernementale dans le processus électoral. Il est certain que de nombreux présidents de clubs et autres instances de football veulent exploiter cette situation pour régler leurs comptes.
Les observateurs estiment que tout est parti lorsque le président de la LFP, Abdelkrim Medouar, a pris la décision de tenir une réunion de son bureau à Béchar et assister au match JS Saoura-Vita Club. A partir de là, ça a commencé à bouger. Selon une source bien informée, Abdelhakim Serrar, soutenu par Zerouati et Medouar, est pressenti pour se présenter aux prochaines élections si l’opposition parvient à provoquer une assemblée générale extraordinaire, d’autant plus que nos sources confirment que l’opposition tente, dans cette perspective, de convaincre les membres de l’AG d’accepter un seul dossier de candidature, celui de Serrar. Au moment où les autres nations se préparent à la prochaine CAN, nos responsables se livrent à une bataille sans merci. Développement du football national, dites-vous ? Il reste à savoir à présent quelle sera la réaction de Zetchi et s’il a toujours le soutien des présidents de clubs. Là, on se dirige vers une «guerre» entre les 32 clubs des deux ligues professionnelles et les 48 présidents des ligues régionale et de wilaya, qui seraient rangées du côté du président de la FAF. Ce ne sont là que des spéculations en attendant la prochaine assemblée générale ordinaire de la FAF.
Le pouvoir et les intérêts personnels
Tout le monde sait que cette situation confuse est née d’un conflit d’intérêts où l’Etat a joué un rôle déterminant. La majorité des présidents de clubs, pour ne pas dire tous, se sont rangés du côté du pouvoir pour préserver leurs intérêts, mais personne n’a songé à celui du développement du football national et à la jeunesse algérienne. «Aujourd’hui, nul ne peut imposer sa loi au détriment de la réglementation. Nous devons prendre conscience de cette réalité pour aller de l’avant. Il y a des compétences intègres et crédibles en Algérie. Nous devons mettre fin à ce genre de comportement de certaines personnes qui outrepassent la réglementation, d’autant plus que l’Algérie traverse une période difficile. Nous sommes les militants du football et nous resterons au service de notre pays, mais dans la transparence la plus totale et la plus démocratique», a assuré Ali Baâmeur.
En effet, chez nous, ce n’est un secret pour personne. L’Etat avait deux options, celle de développer le football et celle de prévaloir la paix sociale. Le pouvoir a choisi la deuxième option, en empruntant même les voies antiréglementaires. Tout le monde sait que les stades sont devenus un passage obligé pour prétendre à un tel ou tel poste ou autre. Les subventions coulent à flots dans un football professionnel, géré pourtant par un le code du commerce, où l’argent des deniers publics est interdit par la loi, puisqu’il est conçu pour l’investissement. Certains hommes politiques ne ratent jamais l’occasion pour montrer leur intérêt pour le football. Comme quoi, la paix sociale n’a pas de prix. Ceci arrange bien entendu les intérêts de certains dirigeants et autres présidents des clubs pour s’accaparer des projets et autres faveurs. Mais cette ingérence politique dans le football existe depuis longtemps, sans pour autant mesurer les conséquences ou les sanctions de la FIFA qui interdisent ce genre de pratiques malveillantes. Mais, comme on l’a si bien dit, «toute classe qui aspire à la domination doit conquérir d’abord le pouvoir politique pour représenter à son tour son intérêt propre comme étant l’intérêt général».
Etre au service de la jeunesse
Jusqu’à quand allons-nous prendre en otage le football et avec lui des milliers de jeunes innocents qui aspirent à devenir footballeurs ? Exemple : on donne des milliards aux soi-disant grands clubs qui génèrent un engouement populaire, mais on n’a jamais songé à tendre la main à des clubs formateurs à l’image de l’OM Ruisseau, l’USMH, l’USMO, le RCGO ou le RCO, l’IRBM, l’ASBM, l’USC, le MOC, le WAM, et la liste est encore longue. Tous ces clubs ont donné de grands joueurs mais la médiocrité, le résultat à tout prix, l’intérêt personnel les ont poussés vers l’anonymat et, parfois, à la disparition. En somme, un assainissement au sein du football algérien, pour ne pas dire dans tout le secteur de notre sport, est une obligation pour donner une autre culture plus saine et une autre vision du football à nos jeunes.
Le temps des fausses promesses est révolu. «Nous sommes au service de la jeunesse», c’est le slogan répété par les acteurs du football national. Aujourd’hui, la réalité est là et bien là. Personne ne travaille dans l’intérêt de la jeunesse ou dans celui du football national. C’est une vérité que personne ne peut nier. La jeunesse algérienne a besoin d’un encadrement qui répond à ses aspirations pour garantir son avenir. Le respect des critères est impératif, pour ne pas dire obligatoire. Une nouvelle mentalité, de nouveaux acteurs, de nouveaux réflexes, une nouvelle approche, une nouvelle vision de respect de critères, changement radical des textes régissant la gestion du football et des dirigeants, sont les seules conditions du renouveau.
Assainissement
Un assainissement à tous les niveaux est inévitable pour mettre fin aux anciens réflexes et à l’incompétence dans un domaine qui exige des aptitudes bien définies. Comment un pays qui a enfanté les Zitouni, Lalmas, Hadefi, Benferhat, Mekhloufi, Said Amara, Smail Khabatou, Mokhtar Arribi, Rouai, Freha, Salhi et autres peut-il tomber si bas ? Nous sommes en train de récolter aujourd’hui ce que nous avons semé hier. Il y a une désolante déperdition de générations de footballeurs. En principe, ces champions qui ont porté haut les couleurs algériennes devraient servir d’exemple et faire partie du processus de développement du football national. Aussi, le temps des «parachutés» au sein des instances et des clubs doit être révolu à jamais.