Leur objectif est de poursuivre les initiatives destinées à faire valoir la pertinence d’un processus transitionnel comme meilleure voie de sortie de crise face à celle préconisée par les candidats au scrutin présidentiel du 12 décembre prochain.
Ainsi, les forces du pacte de l’Alternative démocratique (PAD) ont relancé hier, à l’issue d’une réunion qui s’est tenue au siège du FFS, l’idée d’une «conférence nationale » regroupant les courants d’opposition défendant une alternative autre que le scrutin du 12 décembre prochain.
Dans un communiqué, les forces du PAD précisent que cette conférence nationale «sera un moment solennel pour affirmer la solution de la transition démocratique vouée à un processus constituant souverain pour une rupture avec le système».
Visiblement, le projet d’organiser cette conférence nationale est au stade premier de la mobilisation et de la sensibilisation sur la pertinence de cette voie qui s’oppose à celle de la solution de l’élection présidentielle. Pour preuve, les signataires du « pacte » expriment « leur disponibilité à s’associer avec toutes celles et tous ceux qui s’opposent à la fausse solution que le pouvoir s’apprête à imposer contre la volonté populaire ». Ils misent sur la poursuite de la mobilisation populaire en vigueur depuis le 22 février 2019 et appellent « les Algériennes et les Algériens à s’engager avec détermination pour une transition démocratique par un processus constituant et souverain ».
L’idée de tenir une conférence nationale regroupant tous les courants politiques militant pour un processus transitionnel dans le pays date de la fin du mois d’août dernier. Faute d’une autorisation des autorités concernées, elle a été reportée au 9 septembre, mais n’a pas pu être organisée pour des raisons de quitus administratif mais également d’organisation. Le 10 septembre d’après, les forces de l’Alternative ont tenu une grande rencontre au siège du RCD pour réaffirmer leur rejet de la présidentielle, mais cette initiative a pris le nom de « convention », en prélude à une manifestation plus importante, ce qui devrait être organisé prochainement, selon le communiqué d’hier dimanche, si ses membres parviennent à décrocher une autorisation.
En attendant la concrétisation de cet objectif, les formations de l’Alternative, qui ont publié leur communiqué à la veille de la comparution aujourd’hui, 11 novembre des détenus d’opinion devant le juge, « réitèrent l’exigence de la libération de tous les détenus politiques et d’opinion et l’élargissement de la quarantaine d’otages ».
En ce qui concerne le scrutin du 12 décembre auquel il oppose une autre solution (un processus transitionnel pour une nouvelle constitution avant toute élection), les forces de l’Alternative parlent de « parodie électorale » et d’un pouvoir qui « menace d’user de la force brutale afin d’imposer un énième putsch contre la souveraineté populaire ». « Le parcours et l’identité des cinq candidats cooptés et que le conseil constitutionnel vient de valider ne lui facilitent pas les choses », affirment-ils dans leur communiqué.
Sur l’actualité parlementaire, l’«Alternative » affirme qu’«au lieu d’obtempérer aux revendications du peuple demandant le départ du système, le pouvoir s’acharne à asseoir son règne à travers un vaste chantier de « réformes » qu’il mène au pas de charge, hypothéquant par-là la souveraineté économique du pays et instaurant un état de siège de fait (loi sur les hydrocarbures, loi autorisant la police judiciaire à s’affranchir du mandat du magistrat…).
Les forces du PAD dénoncent, enfin, « la politique de la carotte et du bâton mise en œuvre à l’endroit des magistrats : revalorisation des salaires, pour appâter les uns, et chantage, pour faire taire les autres ». « Cette politique entend enterrer l’espoir d’un cheminement de la justice vers son indépendance », affirment-ils.
Les Forces de l’alternative démocratique regroupent le Front des Forces socialistes (FFS), le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Parti des travailleurs (PT), le Parti socialiste des travailleurs (PST), l’Union pour le changement et le progrès (UCP), le Mouvement démocratique et social (MDS) et la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH).
Salim Bennour.