Fortes perturbations et manque d’eau et de gaz en pleine fête de l’Aïd : vraie pénurie ou acte délibéré ?

Fortes perturbations et manque d’eau et de gaz en pleine fête de l’Aïd : vraie pénurie ou acte délibéré ?

Durant le premier jour de la fête de l’Aïd El-Adha et en période des grandes chaleurs, plusieurs régions du pays ont connu de fortes perturbations en matière de distribution d’eau potable et de gaz naturel. En conséquence, cette situation fort pénalisante a privé des dizaines de milliers de foyers algériens, résidents d’Alger la capitale y compris, de deux sources d’énergie indispensables à l’usage quotidien des familles.

Alors que le pays a été gâté par une pluviométrie assez importante pour remplir à 77% le niveau des barrages d’eau du pays (Statistiques du MRE, mai 2019) et classé 2e gros fournisseur de l’Europe en GNL, on aurait du mal à concevoir comment des foyers algériens sont privés d’eau et de gaz en plein été et en plein Aïd dont la consommation en la matière enregistre des pics ! Dès lors, l’on s’interroge s’il s’agissait bien d’une vraie pénurie ou d’un acte délibéré par lequel on chercherait à provoquer l’ire citoyenne. C’est le cas de le souligner, puisqu’ à Lakhdaria, à Bouira, par exemple, les citoyens ont déversé leur colère sur les responsables locaux de l’ADE à défaut de déverser de l’eau qui manque à l’appel depuis plusieurs jours déjà.

Partant du fait que tous les facteurs de disponibilité ainsi réunis pour s’autos-suffire en production d’eau potable et de gaz naturel, rien ne pourrait alors, dans ces deux cas de figure, justifier cette situation. Et pour cause, s’il y a réellement une pénurie pourquoi maintenant, et en cette période sensible de l’année ? Si le problème ne se pose pas à ce niveau pourquoi encore y a-t-il défaillance dans la distribution ?
Effectivement, ce manque avéré a touché plusieurs communes issues du grand Centre du pays, pour ne citer que les wilayas d’Alger et de Bouira. Si dans le premier cas cité, les citoyens ont été surpris à découvrir des robinets à sec et des coupures intermittentes de l’eau durant la journée d’hier, les Bouiris ont perdu la patience de subir à leurs dépens cette pénurie plusieurs jours avant l’Aïd déjà.

Dans la capitale, en plus de l’eau qui vienne et qui reparte, avec tous les désagréments causés aux usagers, et comme un malheur n’arrive jamais seul dit-on, des coupures de gaz viennent s’ajouter à cette journée noire vécue dans le stress et la colère. Face à cet état de fait, les citoyens ont été contraints à se rabattre sur les moyens traditionnels, aussi révolus dans une cité urbaine par excellence, pour s’approvisionner en eau et en gaz. C’est-à-dire,  stocker des quantités d’eau dans des jerricans et recourir à la bonbonne de gaz pour pouvoir faire face aux dépenses quotidiennes. Voilà où on en est en 2019 !

Farid Guellil