«Mon peuple, peuple d’éternité. Avec la résolution des vents et le feu des armes. Et la détermination de ma nation dans la terre de la lutte. Palestine mon foyer, Palestine mon feu, Palestine ma revanche, terre de l’endurance (…).» Extrait de l’hymne national de l’État de Palestine qui a retenti fort, hier, au Centre de Presse d’El Moudjahid, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, qui coïncide, depuis 1978, avec la date du 29 novembre. Une journée qui interpelle la communauté internationale appelée à agir pour dénoncer l’occupation et amener l’occupant à libérer les détenus palestiniens et à se conformer aux accords de Genève.
La Journée du 29 novembre se veut une nouvelle occasion pour attirer l’attention de la communauté internationale sur le fait que la question de Palestine n’est toujours pas réglée et que le peuple palestinien reste privé des droits inaliénables que lui a reconnus l’Assemblée générale, à savoir le droit à l’autodétermination sans ingérence extérieure, le droit à l’indépendance et à la souveraineté nationales et le droit de retourner dans ses foyers et de récupérer ses biens.
Le Forum de la Mémoire d’El Moudjahid, initié en coordination avec l’Association Machaal Echahid, est un exemple palpable de la solidarité de l’Algérie avec le peuple palestinien, qui a marqué cette date en organisant une conférence en présence des représentants du Premier ministre, des Affaires étrangères, de la Solidarité nationale ainsi que des représentants des organisations populaires à l’image de l’UGTA, l’UNPA et le Rassemblement des Etudiants algériens libres.
Cette rencontre hautement symbolique a été également marquée par la présence de Mme Saida Benhabyles, présidente du Croissant-Rouge Algérien. Il y a lieu de noter, qu’en raison de son agenda, (tenue du 7e Congrès de Fatah qui s’est ouvert ce mardi à Ramallah), l’ambassadeur de l’Etat de Palestine n’a pas pu assister à la conférence.
Il faut dire que les Palestiniens attendent beaucoup de ce 7e Congrès, notamment en ce qui concerne son programme politique et le renouvellement des structures. Il sera suivi par la mise en place du Conseil national palestinien, car pour le président de l’Autorité palestinienne 2017, sera l’année de la Palestine indépendante.
Cependant l’intervention de son conseiller Haitham Amaire, a ému l’assistance. Le diplomate a expliqué que la date 29 novembre est un rappel amer de la réalité dramatique du peuple palestinien et un énième appel à la communauté internationale et aux consciences vives pour œuvrer à mettre fin à une situation qui n’a que trop duré.
La date du 29 novembre, rappelle aux Palestiniens la tristement célèbre Résolution 181 (II), connue par la suite sous le nom de la résolution sur le plan de partage, qui prévoyait la création en Palestine d’un «État juif» et d’un «État arabe», adopté par l’Assemblée générale de l’ONU le 29 novembre 1948.
Une décision à l’origine d’un nettoyage ethnique planifié et impitoyable contre des centaines de milliers de Palestiniens. Une décision dont les conséquences sont toujours perceptibles avec la politique coloniale d’Israël qui consiste à annexer des terres palestiniennes, construire des colonies juives, expulser les Palestiniens et enfermer d’autres dans des ghettos entourés de murs.
Aucune des douze résolutions adoptées par le Conseil de sécurité de l’ONU condamnant les colonies de peuplement n’a été mise en œuvre» déplore M. Haitem Amaire. «Israël continue de s’emparer de nos terres en toute impunité» ajoute le conférencier. Mais en dépit de cette politique dévastatrice, souligne M. Haitem Amaire, le peuple palestinien n’est pas prêt à renoncer à son combat, ni à son objectif d’édifier un Etat palestinien avec pour capitale El Qods. C’est le vœu le plus cher de tout musulman et tout arabe.
Le diplomate, qui a entamé la conférence en rappelant que la mort du leader cubain a beaucoup affecté le peuple palestinien qui voit dans cette perte un fervent défenseur de leur cause. Une cause portée par l’Algérie qui lui a toujours témoigné son appui qui ne date pas d’aujourd’hui.
Le «soutien inconditionnel à la cause palestinienne» a été énoncé par l’Algérie, alors qu’elle même était sous occupation, comme l’a si bien rappelé l’historien Lahcène Zghidi. Pour sa part, la présidente du Croissant-Rouge Algérien a souligné qu’au mois de novembre on célèbre la journée des Droits des enfants, la journée de Lutte contre la violence à l’égard des femmes et on oublie ce que l’enfant et la femme palestinienne endurent quotidiennement.
Les femmes enceintes détenues dans les geôles israéliennes accouchent menottés, et les bébés qui viennent au monde ouvrent leurs yeux sur les barreaux des pénitenciers de l’occupant. Elle a aussi rappelé que pour nous algériens, la solidarité avec le peuple palestinien est quotidienne.
Le Dr Lahcène Zghidi a illustré cette solidarité, par ce match amical de football historique qui a opposé l’équipe nationale des moins de 23 ans et la sélection palestinienne. Du jamais vu, le public encourageait l’équipe adverse, ce qui d’ailleurs a permis à la Palestine de remporter le match par un score de 1 à 0.
A travers cet esprit sportif, le peuple algérien a rappelé son soutien «sans réserve» à la cause palestinienne.