Bien avant la pandémie de la Covid-19, l’obtention d’un visa pour la France en Algérie était un processus long qui n’aboutit souvent à rien. C’est le cas d’un Algérien vivant à l’Hexagone, n’ayant trouvé aucun moyen de faire venir sa femme vivre avec lui, autre que de recourir à une méthode frauduleuse et illégale.
Il s’agit de “Hakim”, un expatrié résidant en France depuis six ans. Le jeune homme a remis un dossier administratif avec tous les documents nécessaires à l’obtention d’un visa à une personne à Alger dénommée « Ibrahim.M ». Ce dernier, employé d’une agence de voyage, a également reçu le montant de 9 000 euros de la part de l’accusé, soit environ 1800 000 DZD, en échange de l’apport d’un visa de voyage pour sa femme.
Affaire du Visa falsifié : Pot-de-vin, faux et usage de faux
Les faits ont été évoqués par le Tribunal correctionnel de Dar El Beïda, lors de la comparution immédiate face à trois mis en cause placés sous contrôle judiciaire, pour faux et usage de faux. Les deux autres personnes impliquées dans l’affaire aux côtés de « Hakim » sont sa femme “Linda” et “T. Ahmed”, l’employé de l’agence de voyage.
Pour sa part, le principal accusé a reconnu les charges retenues contre lui. En effet, il a eu recours à cette méthode frauduleuse après que sa femme eut peiné à obtenir un visa pour la France depuis des années. En racontant le problème à l’un de ses amis, ce dernier lui a proposé d’apporter un dossier administratif en lui ajoutant une somme d’une valeur de 9 000 euros en guise de frais universitaires à l’étranger. Hakim a nié que la somme d’argent était un pot-de-vin que « Ahmed » avait demandé pour lui faciliter l’obtention d’un visa pour sa femme.
Visa Falsifié France : les accusés clament leur innocence
De son côté, la mise en cause “Linda” a confirmé au tribunal qu’elle avait remis ses documents et son passeport à son mari, l’accusé « Hakim ». Selon ses déclarations, elle lui aurait refusé la remise de la somme d’argent susmentionnée.
Par ailleurs, “T. Ahmed” a complètement nié avoir un rapport avec les faits, soulignant que la seule erreur qui l’avait impliqué dans l’affaire était d’avoir utilisé sa puce téléphonique professionnelle qui a ensuite été perdue récemment sans qu’il s’en aperçoive. Pourtant, ces déclarations de l’accusé n’ont pas convaincu le tribunal.
Les enquêteurs sur l’affaire ont également révélé un soupçon de fraude dans l’activité de l’agence de tourisme. En effet, l’agence créait de faux visas de voyage en dupliquant et en falsifiant des documents administratifs officiels. Ce que l’accusé “T Ahmed” a catégoriquement démenti.
À la fin de la comparution, le procureur général a requis une peine d’un an de prison et une amende de 100 000 dinars pour tous les accusés.
À rappeler qu’un autre couple algérien a fait l’objet de poursuites judiciaires suite à son implication dans une affaire de fraude aux services sociales en France. En effet, les mis en cause bénéficiaient chacun de 550 euros par mois pendant 6 ans, donc 80 000 euros en tout, alors qu’ils ne vivaient plus à l’Hexagone. Un autre individu d’origine algérienne a été condamné pour avoir quitté la France 5 fois durant son arrêt maladie, ce qui est considéré comme une fraude à la Sécurité sociale.