France-Algérie : David Lisnard plaide pour l’extradition d’Abdeslam Bouchouareb

France-Algérie : David Lisnard plaide pour l’extradition d’Abdeslam Bouchouareb

L’extradition des ressortissants algériens condamnés en Algérie revient sur le devant de la scène diplomatique franco-algérienne. David Lisnard, maire de Cannes et figure des Républicains, a récemment pris position en faveur de la remise d’Abdeslam Bouchouareb aux autorités algériennes. Ce dernier, ancien ministre de l’Industrie sous Bouteflika, est poursuivi pour plusieurs affaires de corruption et a été condamné à plusieurs reprises en Algérie.

Abdeslam Bouchouareb, ministre de l’Industrie entre 2014 et 2019, a été reconnu coupable dans plusieurs affaires de corruption ayant causé d’importants préjudices au Trésor public algérien. Depuis son exil en France en 2019, l’Algérie a introduit six demandes d’extradition auprès des autorités françaises, mais celles-ci ont toutes été rejetées, le dernier refus datant du 19 mars dernier.

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Ce rejet a suscité une vive réaction du gouvernement algérien. Le ministère des Affaires étrangères a dénoncé une absence totale de coopération judiciaire de la part de la France, soulignant que cette inertie entrave les efforts entrepris pour récupérer les fonds détournés et lutter contre la corruption.

“C’est à l’Algérie de décider ce qu’elle va faire avec son ressortissant”

Interrogé sur cette affaire, David Lisnard a déclaré sur RMC : « Abdeslam Bouchouareb est un ancien ministre algérien, il a été condamné à plusieurs reprises par contumace parce qu’il était absent, il était en France. Pourquoi s’occuperait-on de cet homme ? Pourquoi ne pas le rendre à l’Algérie ? Moi, je n’ai rien contre lui, mais il est algérien et il doit être extradé. C’est à l’Algérie de décider ce qu’elle va faire avec son ressortissant. »

Cette déclaration intervient dans un contexte où la France est accusée par l’Algérie de ne pas respecter ses engagements en matière d’entraide judiciaire, malgré l’existence d’accords bilatéraux et internationaux.

De l’autre côté, David Lisnard a critiqué l’attitude des autorités algériennes vis-à-vis de l’écrivain Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison en Algérie. « Boualem Sansal est français et algérien. Il est innocent, il est pris en otage par l’Algérie. L’Algérie doit récupérer ses voyous et libérer Boualem Sansal », a-t-il affirmé.

Une coopération judiciaire en suspens

L’Algérie continue d’exiger l’extradition de plusieurs personnalités poursuivies pour corruption, alors que la France maintient une position de blocage. Cette situation contraste avec la coopération plus fluide entre l’Algérie et d’autres pays européens, qui collaborent activement pour l’identification et la restitution des biens acquis illégalement.

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Alors que Paris et Alger tentent de relancer leur partenariat, la question de l’extradition pourrait devenir un point de tension majeur dans les discussions bilatérales. L’issue de ce dossier sera déterminante pour l’avenir des relations entre les deux nations.