Curieusement, serais-je tenté de renchérir, la situation qui prévaut à Paris n’est pas sans présenter quelques similitudes avec celle vécue dans sa chair par tout un peuple, celui algérien en l’occurrence, qui devait faire face, désespérément seul, à la horde intégriste et aux supputations criminelles des pays occidentaux.
Ce qui se passe en France n’est pas sans rappeler le désarroi et la terreur machiavéliquement entretenus en Algérie, une décennie durant, par les promoteurs du «management de la peur».
Curieusement, serais-je tenté de renchérir, la situation qui prévaut à Paris n’est pas sans présenter quelques similitudes avec celle vécue dans sa chair par tout un peuple, celui algérien en l’occurrence, qui devait faire face, désespérément seul, à la horde intégriste et aux supputations criminelles des pays occidentaux. Sitôt les abominables attentats commis dans la capitale française, les réactions de solidarité et de compassion ne se sont pas fait attendre, qu’elles émanent du président de la République algérienne ou du simple citoyen. Une leçon de civilisation que voici qui aura démontré, à l’évidence, que la souffrance n’est pas sélective. Elle concerne bien au contraire chaque être humain sans discrimination aucune de race, de religion ou de sexe. En la circonstance, les Algériens ne se sont nullement posé la légère et pitoyable question de savoir «Qui tue qui?» à Paris. Alors qu’ils ont toute la latitude de le faire, leur pays ayant été soumis, depuis son indépendance, à une insoutenable stratégie de l’araignée outrageusement confortée, depuis la mise en scène du 11 septembre, par ce que d’aucuns appellent «le management de la peur». L’observateur très au fait des relations tumultueuses, bien qu’apaisées ces derniers temps, trouve d’autres similitudes entre les deux pays confrontés qu’ils sont à l’intégrisme politique et/ou religieux. Sauf que l’ex-FIS en Algérie avait remporté les élections avec les voix pourtant éteintes à jamais de 2.500.000 morts, à l’instigation d’une lutte au sommet, alors que le Front national doit sa poussée à l’inconséquence de la classe politique française qui lui aura déroulé le tapis rouge dont il avait besoin à la suite de la mise en cage de toutes les idées de progrès, d’humanisme libéral et social. Des idées qui auront pris du plomb dans l’aile depuis la gestion éhontée de Nicholas Sarkozy et la mise en scène des courants de pensée les plus régressifs, les plus hostiles au vivre ensemble. L’heure est aux crispations, soutient le penseur libanais Karim Emile Bitar, aux angoisses, aux replis identitaires, à l’essentialisme et à la peur de l’Autre. Frappées de plein fouet par la crise économique et les politiques d’austérité, saisies par la hantise du déclassement, les classes moyennes et populaires européennes estiment être «les laissées-pour-compte d’une mondialisation qui a profité aux élites occidentales et aux masses asiatiques, qui a enrichi les milieux financiers de l’Ouest et sorti de la misère des centaines de millions d’Indiens et de Chinois». Ce qui n’a pas été, suggère la même source, sans considérablement fragiliser les travailleurs européens qui subissent le chômage, les délocalisations, la désindustrialisation. A l’image de cette retraitée qui avait déclaré, juste après avoir introduit son enveloppe dans l’urne: «Je ne l’avais jamais fait, mais, cette fois, il y en a marre, j’ai voté Front national!». Pour le quotidien Le Monde, agriculteurs, artisans, commerçants, chômeurs ou employés, dimanche dernier, ils ont voté, souvent pour la première fois, en faveur du parti d’extrême droite. Dans un cocktail où se mêlent la colère, un sentiment d’abandon, le rejet de l’étranger et le repli sur soi. Dans une France où le sentiment étouffant de relégation a pris le pas sur une certaine douceur de vivre, estime la même source: «Où l’avenir est synonyme d’anxiété. Où la colère débouche sur le rejet de l’Autre et surtout des personnes qui se succèdent au pouvoir depuis des années.
Parmi les six millions de Français qui ont placé l’extrême droite en tête au premier tour des élections régionales, le 6 décembre, beaucoup n’avaient jamais mis un bulletin FN dans l’urne avant 2012. La plupart sont décidés à recommencer dimanche 13 décembre.» Les interventions françaises en Libye et en Syrie, suscitées le plus souvent par le complexe militaro-industriel états-unien, ont grandement contribué à cet état de fait. Non seulement elles n’ont pas eu les effets escomptés, pire elles ont contribué grandement à couper d’une manière drastique les produits agricoles français du marché russe. Comme dirait Karim Emile Bitar, l’heure n’est pas à l’établissement d’un bilan d’une politique suicidaire, aux antipodes de la souveraineté nationale chère au général de Gaulle, de ses limites et de ses dérives. Face aux assassins, la solidarité ne peut être que totale et inconditionnelle. Condamnées à se supporter et à vivre en bonne intelligence, comme le souhaitait récemment et à juste titre d’ailleurs l’ambassadeur Bernard Emié, la France et l’Algérie se doivent d’approfondir leurs relations plurielles sur la base d’un respect mutuel sacro-saint en mesure de leur permettre de transcender tous les écueils susceptibles d’être générés par une gestion haineuse de la société française et la duplicité de Nicholas Sarkozy connu pour être un relais par trop zélé du néoconservatisme américain et du sionisme mondial.