On a tous vu et entendu parler des harragas qui prennent le large avec leurs enfants, fuyant un quotidien douloureux à travers un risque sans pareil, espérant pour eux et pour leurs enfants une vie nouvelle, différente et meilleure. A leur grande et triste surprise, ils se retrouvent dans des situations déplorables.
Ces algériens vivant « en noir » sur le territoire français, survivent tant bien que mal. A l’exemple de certains qui se retrouvent sans-logis à Toulouse. « Un toit, c’est la loi », voici la phrase que les 39 sans-abri dont 21 enfants en bas âge (dont des algériens) ont choisi de mettre à l’entrée d’un gymnase situé sur la place de la basilique Saint-Sernin, au centre-ville de Toulouse, à 500 mètres de la place du Capitole. Ces sans-abri ont y trouvé refuge à leur corps défendant, face à l’inertie des autorités et dans l’impitoyable froid du mois de décembre.
C’est là où Yamna, une algérienne de 43 ans y vit avec son conjoint et ses trois enfants ages de 7 à 17 ans, et ce, après son arrivée d’Algérie il y trois mois. Malgré la situation pour le moins qu’on puisse dire, difficile, Yamna raconte avec le sourire « depuis des semaines nous dormions dans la rue, un peu partout dans Toulouse. C’est bien Toulouse mais dehors il fait trop froid. Ici, on est mieux« .
Les associations se mobilisent
Plusieurs associations se mobilisent pour trouver une solution pour ces sans-abri et soutiennent par la même occasion cette occupation, notamment vu l’omniprésence des enfants vivant dans de telles conditions. Le collectif droit au logement (DAL) a déploré « les autorités ne font rien, ces familles dorment à la rue depuis plusieurs semaines« . Selon le même collectif, 250 personnes dorment encore dehors à Toulouse.
Les harragas algériens sont plus exposés à de telles conditions, d’autant plus que leur situation irrégulière ne leur permet pas de bénéficier des aides de l’Etat.