Abdellatif Z., l’ancien mari de la chanteuse d’origine algérienne Souad Massi, risque des sanctions sévères pour avoir tenté de tuer ses propres filles. En mars 2017, Abdellatif Z. a été retrouvé inconscient dans sa maison après avoir fait ingérer des médicaments à ses filles et avoir ouvert une bouteille de gaz dans leur chambre. Il avait appelé Souad Massi vers 22 heures pour lui dire qu’elle allait « comprendre le sens du mot ‘souffrir' ».
Selon le Figaro, l’avocate générale a rejeté l’idée que cet appel était un appel à l’aide ou un acte de « désistement », en affirmant que le seul appel salvateur était celui de Souad Massi aux secours. La magistrate a également demandé que l’autorité parentale d’Abdellatif Z. soit retirée.
Pour rappel, le drame s’est produit lorsque Souad Massi a annoncé son intention de demander le divorce à son mari. Cette annonce a déclenché chez lui une fureur inimaginable. Il a alors tenté d’assassiner leurs deux filles avant de tenter de se suicider. Depuis, Souad Massi a vécu dans la crainte pour la sécurité de sa famille.
Infanticide : l’ex-mari de Souad Massi devant la justice
Le procès de l’ex-mari de Souad Massi s’est poursuivi le samedi 4 mars devant les assises des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence. L’avocate générale a plaidé en faveur d’une peine d’au moins 20 ans de réclusion criminelle pour l’accusé, qui est jugé pour avoir tenté d’assassiner leurs deux filles et pour avoir également tenté de se suicider.
Lors de son plaidoyer, l’avocate générale donc a appelé les jurés à envisager des scénarios impensables. Elle a souligné que les enfants étaient devenus les cibles de la vengeance de leur père, qui avait développé une forte animosité envers son ex-épouse. Cette dernière avait décidé de demander le divorce après avoir découvert une ancienne relation adultérine de son mari. L’amour que cet homme avait éprouvé pour ses enfants avait été complètement remplacé par de la haine.
Depuis le début du procès mercredi, les témoins et les experts se sont alors alternés devant la cour d’assises, pour relater l’histoire de la rencontre entre Abdellatif Z. et Souad Massi mais aussi retracer les années de mariage, la naissance de leurs filles en 2005 et 2010. Au fil du temps, leur relation de couple a commencé à s’estomper, ce qui a mené à un inévitable divorce.
L’avocat d’Abdellatif le défend : « Il souffre, il est perdu »
Pendant son plaidoyer devant les membres du jury, l’avocate générale a appelé à prendre en compte l’altération de discernement d’Abdellatif Z. au moment des faits, ce que les experts avaient décrit comme un « état dépressif avec effondrement narcissique » aggravé par une forte consommation d’alcool. Elle a souligné que si les membres du jury acceptaient cet argument, Abdellatif Z. ne serait condamné qu’à une peine maximale de 30 ans de réclusion criminelle, tandis que sans cet élément, la peine encourue serait la réclusion criminelle à perpétuité.
Romain Verzeni, représentant des parties civiles avec Souad Massi et ses filles, a donc admis que la souffrance d’Abdellatif Z. était réelle, mais a souligné que cette souffrance ne devrait pas être placée au-dessus de la vie de ses filles. « C’est l’histoire d’un homme qui souffre, personne ne le conteste », a-t-il déclaré.
L’avocate de la défense, Elsa Loizzo, a répondu que la souffrance d’Abdellatif Z. était indéniable et qu’elle avait été amplifiée par l’annonce traumatisante de la volonté de Souad Massi de divorcer à l’été 2016, suivie d’une première tentative de suicide. « Il souffre, il est perdu », a-t-elle déclaré, en soulignant la détresse croissante d’Abdellatif Z. à partir d’août 2016.