Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a appelé mercredi à la poursuite des réformes en Algérie, exprimant le souhait du gouvernement auquel il appartient de voir « la réussite des réformes au bénéfice de l’Algérie et des Algériens ».
Interpellé hier mercredi 26 mai devant le Sénat français par la sénatrice et ex-ministre socialiste Laurence Rossignol sur la répression du mouvement citoyen et pacifique de contestation, à savoir le Hirak, et les arrestations et condamnations de militants, citoyens, journalistes…, Jean-Yves Le Drian a répondu : « Les autorités algériennes ont exprimé l’ambition de réformer l’Algérie en profondeur, dans un esprit de dialogue et d’ouverture qui correspond aux attentes qui ont été exprimées dans le Hirak, de manière pacifique et avec dignité, par les Algériens. Notre seul souhait, c’est la réussite des réformes au bénéfice de l’Algérie et des Algériens », a déclaré le ministre devant le Sénat français.
Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a ensuite refusé d’ajouter d’autres commentaires par respect à la souveraineté de l’Algérie, notamment à la veille des élections législatives qui se tiendront le 12 juin prochain, en affirmant, « C’est aux Algériens, et à eux seuls, de fixer les modalités de ce destin, dans le respect des libertés publiques, dans le respect de la liberté d’expression, dans le respect de la liberté de la presse, auxquelles la France est attachée partout dans le monde ».
S’adressant à la sénatrice et ex-ministre socialiste Laurence Rossignol, Le Drian a ajouté, « Je trouve le moment de votre question singulière, puisqu’il y a des élections législatives dans 15 jours en Algérie et que la campagne est ouverte, et vous permettrez madame la présidente, que par respect à la souveraineté du peuple algérien, je ne fasse pas de commentaires supplémentaires », a-t-il conclu.
La réponse cinglante de Laurence Rossignol
La sénatrice et ex-ministre socialiste Laurence Rossignol a répondu au chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, en décalant, « Monsieur le ministre, nous respectons tous la souveraineté du peuple algérien, mais il y a actuellement 137 personnes emprisonnées, pour délits d’opinion. Alors voyez-vous ce processus que vous décrivez de la réforme en profondeur de l’Algérie par la démocratie, c’est un processus idéal ? C’est celui dont nous rêvons tous ?, mais il n’y a pas lieu, ce qui se passe actuellement en Algérie c’est l’inverse d’un processus de réforme. Et vous savez bien que les atteintes quotidiennes aux libertés dans un pays comme l’Algérie sont extrêmement dangereuses pour l’avenir de ce Pays », a-t-elle déploré.
Avant de conclure, « La jeunesse algérienne aujourd’hui est sans avenir, elle le sait, elle le ressent, et que se passe-t-il ? Elle fuit massivement, savez-vous que depuis l’année dernière, c’est 50 % de plus de jeunes algériens qui ont quitté l’Algérie pour rejoindre les cotes de l’Europe. Ce qui se passe en Algérie, c’est notre cœur qui le ressent ».