Une sculpture représentant l’Émir Abdelkader, qui n’attendait que son inauguration à Amboise (Indre-et-Loire) en France, vient de subir un acte de vandalisme.
Cette œuvre découpée dans une feuille d’acier représentant l’Émir Abdelkader a été largement abîmée au niveau de la partie basse de la structure, rapportent ce samedi 5 février 2022, des médias français. La sculpture devait être inaugurée ce samedi même.
Il s’agit d’une œuvre réalisée en commémoration du passage de ce personnage historique algérien dans cette commune d’Indre-et-Loire. Il y avait été détenu avec plusieurs membres de sa famille de 1848 à 1852. Selon l’artiste ayant réalisé l’œuvre, elle pourrait être refaite d’ici un mois.
Selon la directrice générale des services de la ville d’Amboise Hélène Mauranges rapportée par le quotidien Le Monde, « l’œuvre a été dégradée pendant la nuit, découpée par une meuleuse, sous la taille d’Abdelkader ». « Cette partie a été découpée et tordue, cela fait un énorme trou sur l’œuvre. La gendarmerie faisait des rondes jusqu’à 4 heures du matin, donc ça a eu lieu après », a-t-elle encore précisé.
Indignation du maire d’Amboise et de l’historien Benjamin Stora
Rapporté par le même journal, le maire d’Amboise, Thierry Boutard, a déclaré sur place : « J’ai eu honte qu’on traite une œuvre d’art et un artiste de cette sorte. Le deuxième sentiment est, bien sûr, l’indignation ».
« J’ai eu honte qu’on traite une œuvre d’art et un artiste de cette sorte. Le deuxième sentiment est, bien sûr, l’indignation. C’est une journée de concorde qui doit rassembler et un tel comportement est inqualifiable ». Une enquête a été ouverte par le procureur de Tours pour « dégradation grave de bien destiné à l’utilité publique et appartenant à une personne publique ».
Il convient de noter que cette œuvre avait été proposée par l’historien Benjamin Stora dans son rapport sur « Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie ». D’ailleurs, ce dernier a dénoncé ce samedi « l’obscurantisme et l’ignorance » de ceux qui ont vandalisé la sculpture, appelant au maintien de l’inauguration.