Nouveau dénouement dans l’affaire de l’Algérien dont le mariage avec une Française a été refusé par le maire de Béziers, Robert Ménard. Le futur marié se trouve actuellement en rétention et est le point d’être expulsé du territoire français. La situation a pris une tournure dramatique pour ce matelot diplômé du lycée de la mer de Sète, qui avait prévu de célébrer ses noces le 7 juillet 2023.
Après que Robert Ménard ait refusé de le marier, un Algérien menacé d’expulsion en France
Malgré l’approbation de la justice, Robert Ménard avait décidé de s’opposer à cette union en invoquant un soupçon de mariage blanc.
« Le gouvernement se plaint de ne pas retrouver les individus qui doivent être expulsés du territoire, et là il va y en avoir un dans ma mairie, et je vais devoir le marier ? Il n’en est pas question ! » déclare ce dernier.
Cette décision avait suscité l’indignation et la colère de nombreux défenseurs des droits de l’homme et partisans du couple qui se disaient amoureux sincères.
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Le jeune homme, présent en France depuis l’âge de 16 ans, se trouvait dans une situation irrégulière et était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) délivrée le 26 août 2022. Suite à une convocation par la police aux frontières pour vérifier sa situation administrative, il a été placé en rétention administrative ce lundi, dans l’Hérault, sur demande de la Préfecture.
La compagne du jeune Algérien témoigne de son désarroi face à la situation. Elle déplore l’accélération brutale des événements et se dit scandalisée par cette détention en centre de rétention. Si le gouvernement algérien accorde le feu vert aux autorités françaises, le concerné pourrait bien être expulsé sous les 48 h vers son pays d’origine.
Rapatriement du jeune Algérien de Béziers : situation en suspens et détention prolongée
Pour que le jeune Algérien puisse quitter le territoire français, il est nécessaire que l’Algérie accorde un laissez-passer, une formalité administrative qui peut parfois s’avérer complexe. La situation de ce jeune couple, dont le seul désir est de construire une vie ensemble, incombe désormais au préfet de l’Hérault qui effectue les diligences d’expulsion auprès du consulat algérien de France.
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En s’opposant à ce mariage, Robert Ménard tourne le dos à la loi, plus précisément à l’article 12 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui stipule qu’il est « impossible d’interdire à une personne de se marier sous prétexte de sa religion, de sa couleur de peau ou de sa situation aux yeux de l’administration du pays dans lequel il vit ».
Ménard s’expose ainsi à une suspension immédiate par le ministère de l’Intérieur, mais aussi à une amende de 75 000 euros ainsi qu’à 5 années de réclusion.