Les papis portefeuilles, appelés également « les Chibanis ». Ce sont des travailleurs immigrés, qui ont rejoint la France, pour y travailler et nourrir des familles en Algérie. Ces personnes, à l’époque, étaient persuadés qu’ils sont uniquement de passage en France.
Leur arrivée sur le territoire français était un choc. Un nouveau pays, une nouvelle vie, une nouvelle culture. Mais surtout, ils se sont retrouvés sans parents, loin de leurs familles. Très vite, l’urgence d’envoyer l’argent « au bled » les rattrapent. En effet, entre travaux publics, et agricultures, déclarés ou pas, ces personnes n’épargnent aucun effort pour tenter de mettre quelques pièces dans la poche.
De son côté, le gouvernement français a mis en place plusieurs structures pour accueillir ces travailleurs d’origines algériennes. Une initiative qui vise, à l’époque, de combler le besoin en main d’œuvre de ce pays. Il est question de simples dortoirs avec des chambres minuscules et individuelles. Ces dernières qui sont censées être un logement temporaire, sont devenues plus tard « leur chez-soi ». Un lieu de vie qui n’est même pas aaptés à l’accueil de leurs petites familles restées en Algérie.
Cependant, pour plusieurs, revenir en Algérie était juste un mythe. En effet, si certains ont eu la chance de bénéficier d’un regroupement familiale, d’autres continuent à rêver d’une petite retraite à couler à leurs proches au bled. Chose qui était impossible pour plusieurs d’entre eux.
60 ans après l’indépendance, que deviennent les Chibanis algériens en France ?
60 ans après l’indépendance algérienne, ces hommes sont ancrés dans l’histoire de plusieurs villes françaises, dont Marseille. En effet, ils sont nombreux à renoncer à leur terre natale. Et ce, à cause de plusieurs raisons, dont la question de l’âge et de la santé, mais aussi celle de la routine quotidienne.
Par ailleurs, pour rapporter le quotidien de ces Chibanis, France info a fait part de plusieurs témoignages de ces hommes. Parmi eux, Lakhdar Mkherbeche, un Algérien qui a rejoint la France après l’indépendance. Mais, à défaut d’avoir vécu avec ses siens, ce Chibani a fait, aujourd’hui, des citoyens de sa ville sa deuxième famille. A ses 85 ans, il est considéré comme le papi de tous les habitants de sa région.
Grâce à une centaine d’euros de retraite et une allocation de solidarité aux personnes âgées, ces Chibanis sont tenues de rester six mois et un jour en France, chaque année, pour ne pas perdre leurs droits. C’est le cas de Ahcene Allouche qui a rejoint la France à l’âge de 19 ans. En effet, ce dernier fait des allers-retours en Algérie pour voir sa conjointe et ses neuf enfants.
Plusieurs autres Algériens ont livré d’autres témoignages. Notamment, dans trois reportages de l’émission « Enquête de région », qui sera diffusée, le 28 septembre prochain. Et qui porte sur la thématique « 60 ans d’indépendance de l’Algérie… d’une rive à l’autre ».