Fondé en 1987, l’institut du monde arabe à Paris représente un pont culturel reliant entre la France et le monde arabe. Il comporte une programmation artistique riche et variée, dans un immeuble mondialement connu pour être le symbole de l’architecture contemporaine.
Par ailleurs, pour la période allant du 8 novembre 2022 au 26 mars 2023, l’institut du monde arabe organise une exposition centrée autour des « Regards sur l’Algérie ». Pour s’y faire, il propose au grand public de découvrir les œuvres d’une artiste algérienne de renommée mondiale.
Il s’agit de la collection « Femmes en leur jardin » de Baya, de son vrai nom, Fatma Haddad. Ces œuvres subliment des femmes mises en scène dans des jardins d’Éden, entourées d’instruments de musiques, d’oiseaux, et de plusieurs autres éléments appelant à découvrir les touches d’une femme singulière.
Les œuvres de Baya Mahieddine exposées à l’Institut du monde arabe à Paris
Les œuvres de Baya Mahieddine conservées au musée de l’institut du monde arabe, qui se trouve à Paris, documentent toutes ses périodes d’activités. Et ce, à partir de 1947 jusqu’à son décès en 1998. Ces œuvres viennent compléter les archives de d’Outre-Mer d’Aix-en-Provence, déjà présentes dans l’institut.
La collection Femmes en leur jardin retrace, également, le cas Baya. Particulièrement, sa correspondance avec sa mère adoptive. Et explique comment une femme non scolarisée, qui a connu dès son jeune âge souffrance et violence, devint une femme à succès dès l’âge de 16 ans. Une artiste qui a ébloui les amateurs d’art parisien et qui a fait l’objet d’une double-page du magazine Vogue, à l’époque.
Cette exposition au niveau de l’institut du monde arabe connaitra aussi l’organisation de plusieurs conférences et des rencontres. Notamment, dans le but d’analyser le contexte historique et esthétique du parcours de Baya en tant qu’icône de la peinture algérienne.
Baya Mahieddine, l’Algérienne qui a inspiré Picasso
Orpheline de père et de mère à l’âge de 9 ans, Fatma Haddad a été repéré par Marguerite Caminat, qui l’adopte à l’âge de onze. Grâce aux encouragements de cette femme, Fatma aprend à lire et à écrire. Et développe son patrimoine culturel algérien auprès des familles musulmanes, par le biais de ces peintures.
Par ailleurs, en 1947, la galeriste Aimé Maeght lui organise sa première exposition à Paris. Une opportunité qui a permis à Baya de marquer sa présence artistique auprès des grands personnages et des amateurs d’art parisien. En 1948, elle revient en France pour réaliser des sculptures au niveau de l’atelier Madoura de Vallauris. Ce qui a donné l’opportunité à Picasso de remarquer le talent de cette Algérienne. Baya demeure sur la scène artistique jusqu’à la période de la guerre d’indépendance. Elle se marie, en 1953, avec le musicien El Hadj Mahfoud Mahieddine, et décide d’arrêter la peinture pour se consacrer à la vie familiale.