Il y a cinq ans, un passant qui se promenait au bois de Boulogne avait fait une découverte des plus surprenantes : une tête humaine sous un amas de feuilles. La scène a l’air d’être horrifique, mais la suite l’est encore plus.
L’homme appelle la police, qui ne tarde pas à découvrir le corps d’une femme découpé en morceaux. Les autorités ont très vite identifié la victime. C’était Nafia Chaffa, une chanteuse algérienne qui habitait en France et qui était portée disparue depuis quelques jours.
Selon le médecin légiste chargé de l’affaire, « d’importantes doses de médicaments » ont été trouvées dans l’organisme de la victime même si cela n’est pas la cause du décès.
L’expertise a vite révélé un mode opératoire sanglant, la femme aurait été découpée avec « des outils spécifiques », notamment un couteau et une scie. Néanmoins, les armes du crime n’ont pas été retrouvées.
Après avoir effectuer l’autopsie, l’expert a pu conclure que Nafia Chaffa a été assassinée sept (07) à huit (08) jours après sa disparition. Suite à une enquête rigoureusement menée, les autorités compétentes repèrent assez vite des suspects : deux frères franco-algériens.
Qui sont les deux suspects ?
Selon le média français actu.fr, le premier se nomme Mustapha Ait Ouaret, un franco-algérien, pianiste de profession âgé de 55ans. Collègue puis ami, il côtoyait Nafia dans le cadre professionnel mais aussi personnel. Ironiquement, c’était grâce à Nafia qu’il a découvert la musique, après avoir vu l’une de ses prestations à Alger, alors qu’il n’avait que 8 ans. Il vivait en France depuis quelques années déjà, vivant de sa passion commune avec la victime, la musique.
Le second suspect est donc le frère cadet de Mustapha, Salah Ait Ouaret âgé de 43 ans. Après des difficultés financières et des problèmes de santé, il a même séjourné chez la victime quelques temps puisqu’elle lui était venue en aide en l’hébergeant.
Lors de l’enquête, la police trouve des traces de sang appartenant à la victime dans la voiture et dans l’appartement de Mustapha. Celui-ci refuse d’avouer et nie les faits, en prenant le soin d’accuser son frère.
Les deux frères se rejettent la faute et s’accusent mutuellement
Dans cette affaire, chaque frère veut sauver sa peau et n’hésite pas à accuser l’autre. En effet, le premier jour du procès s’est déroulé ce vendredi 14 octobre 2022 aux assises de Bobigny sur Seine-Saint-Denis et les accusés se rejettent continuellement la faute. Le crime est d’une gravité absolue compte tenu de la barbarie de l’acte, les deux hommes risquent la prison à vie et l’enjeu est donc assez conséquent.
Le sang avait été retrouvé chez Mustapha et un détail avait attiré l’attention des enquêteurs. Dans le bidet, le sang de la victime était mélangé à celui de l’accusé. C’est là que l’homme rejeta la faute sur son petit frère prétextant qu’il « l’avait frappé » lors d’une altercation d’où le sang. L’argument avancé par Mustapha est celui du crime passionnel, selon lui son frère éprouvait des sentiments envers la victime qui n’étaient pas réciproques. De plus, il ajoute avoir vu Salah « laver du linge imbibé de sang dans sa baignoire », lui ordonnant de ne rien dire aux autorités.
De son côté Salah tient un tout autre discours, il décrit son frère comme étant un « psychopathe », « un montre » et un « manipulateur ». Il n’aurait pas hésité à s’en prendre à lui dans le passé que ce soit physiquement ou psychologiquement. De plus, Me Julia Katlama, l’avocate de ce dernier affirme : « Mon client s’est fait piéger par Mustapha Ait Ouaret, c’est un bouc émissaire ».
Pour l’instant, la justice ne s’est pas encore prononcée sur l’affaire. Il faudra attendre le 21 octobre 2002 pour avoir le verdict.