L’être humain en temps de crise devient frustré au vu des obligations, des restrictions ou encore des choix qu’il est contraint de faire. L’exemple vivant demeure le dilemme cornélien que nous vivons tous actuellement. Se faire vacciner ou pas. On se perd facilement dans un labyrinthe paradoxal, entre recommandations et mises en garde, entre conseils et théories du complot, entre « provax » et « antivax »…
Malheureusement après chaque décision du genre, nous sommes soit satisfaits de notre choix si il s’avère être le bon, soit confrontés à un regret amer et douloureux, cela a été le cas pour Abdelkrim Azzaoui.
Le natif d’Oran a, comme toute autre personne, vu et écouté les complotistes et les antivax, qui diabolisaient les vaccins et vitupéraient les vaccinés. Des prétextes comme celui des effets indésirables graves. Au même moment où les gouvernements ont pour seule manière de lutte contre le Covid-19, la vaccination.
Funeste est le regret
Le quadragénaire surnommé Karim est connu par des milliers de français et même des étrangers. Tout a commencé lorsque l’Agence France Presse (AFP) a pris le témoignage de Karim qui ne s’était pas fait vacciné, chose qu’il regrettait amèrement. Souffrant du Covid-19, il a été admis à l’hôpital de Montreuil ( Seine-Saint-Denis), placé sous flux d’oxygène au service de réanimation.
« Malheureusement, personne n’a été vacciné chez moi. Peut-être que c’était la peur du vaccin qui m’a fait ça aussi, avec tout ce que j’entends, comme quoi le vaccin il peut avoir des répercussions derrière » explique t-il ses remords.
Une seule victime, trois coupables ?
D’abord, la diffamation et la moquerie a commencé quand BFM TV a utilisé les images de Karim en parlant des vaccinés dans un autre hôpital, faisant réagir les internautes qui, obnubilés par la haine, ont démenti les dires et le regret de Karim. Ensuite, les militants antivax l’ont accusé, pensant qu’il s’agissait d’une simple mise en scène.
Puis, il a été accusé d’être un faux malade, notamment par des personnalités connues à l’instar du conférencier et essayiste Idriss Aberkane, qui a tweeté « donc « karim » qui donne des interviews poignantes sur le regret pendant que sa famille ne peut pas lui rendre visite trouve le temps de monologuer sous oxygène à la fois à Nice et à Montreuil selon @afpfr et @BFMTV ». Karim a donc été victime du Covid, des antivax et de diffamation par les internautes.
Un conseil avant le départ
« Je conseille à tout le monde d’aller se faire vacciner, parce que toutes ces conneries-là qu’on entend dans vos têtes, là, YouTube, la théorie du complot, toutes ces conneries-là, il faut vraiment gommer ça, quoi. Il faut que les gens se réveillent un peu » c’était le dernier message que Karim a laissé.
Il est décédé des suites du Coronavirus. le magazine mensuel de sa ville a confirmé son décès « il nous a quittés le 20 décembre à l’âge de 48 ans (…) Très serviable, toujours positif, il avait le sens du service public et était très apprécié par ses collègues pour qui sa disparition est un grand choc ».