PARIS – L’Union fédérale des consommateurs-Que choisir (UFC-Que choisir) en France a annoncé mardi porter plainte contre des sociétés de transferts d’argent, notamment Western Union et MoneyGram, qui facturent des tarifs « bien supérieurs » au prix moyen pratiqué par leurs principaux concurrents.
Selon une étude réalisée par cette association, le marché, dominé par ces deux géants du transfert d’argent, a représenté 41 milliards d’euros en France en 2017 et pour les seuls transferts entre particuliers depuis la France, Western Union MoneyGram ont prélevé 680 millions d’euros en 2017.
L’UFC-Que choisir, qui est une association loi de 1901 créée en 1951, a pour objet d’informer, de conseiller et de défendre les consommateurs.
Dans son étude, elle estime que certaines sociétés de transfert d’argent appliquent « des frais de change cachés », dont le montant atteindrait « plus de 110 millions d’euros » et parfois « jusqu’à 42 % du coût total de la transaction », se basant sur les chiffres de la Banque mondiale.
« Des tarifs qui varient du simple au double selon les destinations ! Un transfert de 170 euros vers le Maroc coûte 8,30 euros, soit 4,9% de la somme envoyée. La même somme transférée vers l’Algérie coûte 16,20 euros, soit 9,5 % du montant », a twitté l’UFC-Que choisir, épinglant par ailleurs la Banque Postale qui prélève un taux de 12,4 % du montant envoyé.
En avril dernier, la Banque mondiale avait estimé que les envois de fonds officiellement enregistrés vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont atteint 466 milliards de dollars en 2017, soit une progression de 8,5% par rapport aux 429 milliards de dollars de 2016.
« Si l’on comptabilise également les envois à destination des pays à revenu élevé, les transferts dans le monde ont enregistré une croissance de 7% pour s’élever à 613 milliards de dollars en 2017, contre 573 milliards de dollars en 2016 », avait-elle ajouté.
Selon les données de la Banque mondiale, les transferts vers la région Moyen-Orient et Afrique du Nord ont progressé de 9,3 % pour atteindre 53 milliards de dollars en 2017, estimant qu’en 2018, la croissance des transferts vers la région devrait être modérée, à 4,4 %, pour la somme de 56 milliards de dollars.