Un médecin et deux militants associatifs ont comparu hier devant le tribunal de Grenoble. Les trois prévenus ne sont jugés que pour « complicité ». Ils ne sont que la partie émergente de l’iceberg. Cette arnaque qui a frappé la CPAM de l’Isère en France, a des ramifications jusqu’en Algérie.
En effet, la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de l’Isère, a essuyé une perte qui s’élève à plus d’un million d’euros, suite à une affaire de fraude qui s’est étalée sur une période de plus de 5 ans.
Hier donc, le 9 mars 2021, trois prévenus ont comparu devant le tribunal de Grenoble pour complicité d’escroquerie aux dépens de la CPAM de l’Isère.
Une affaire française aux ramifications Algériennes
Les accusés qui ont comparu hier devant le tribunal de Grenoble sont un médecin du centre-ville et deux militants engagés dans la défense des sans-papiers et des réfugiés.
Les accusés sont âgés de 61 à 82 ans. Ils sont accusés d’avoir agi aux dépens de la Caisse primaire d’assurance maladie de l’Isère, et au bénéfice de 197 ressortissants algériens, de la région d’Annaba et de Constantine.
Le dossier de cette affaire comporte 1.600 pages, ainsi que des dizaines de noms de bénéficiaires de cette vaste opération d’escroquerie.
Les trois prévenus pourraient être eux même des victimes de cette opération d’escroquerie, selon le site France Bleu, qui explique que les vrais coupables sont certains ressortissants Algériens qui arrivent en France avec un visa touristique, et qui se volatilisent après un bref séjour.
Les bénéficiaires sont pris en charge par un réseau
Durant ce bref séjour, ces Algériens détenteurs d’un visa touristique, auraient affirmé aux deux militants associatifs qu’ils étaient des sans papiers.
Les deux militants les mènent donc devant le troisième prévenu, le médecin du centre-ville, et ce dernier va leur permettre de bénéficier gratuitement de médicaments, de prothèses, et même d’opérations chirurgicales.
Ce Modus Operandi a duré de 2014 jusqu’à 2019. En général dans ce type d’arnaques, les bénéficiaires appartiennent à des réseaux, affirme France Bleu.
Toujours d’après France Bleu, parmi les 197 ressortissants algériens impliqués dans cette affaire de fraude, il y a un député FLN, ainsi qu’un notaire qui détient un appartement à Paris. La CPAM affirme aussi que parmi les 197 fraudeurs Algériens, figurent aussi des médecins et des architectes.
Les avocats des trois prévenus ont obtenu un supplément d’enquête. Cette affaire sera donc reprise par un juge d’instruction qui sera nommé prochainement. Mohamed Ahdjila, un avocat Algérien chargé de défendre l’un des deux militants accusés dans cette affaire, veut innocenter son client Grenoblois, et voir les 197 fraudeurs Algériens condamnés.