C’est la croix et la bannière pour les Algériens qui vivent en situation illégale en France. L’apparition de la pandémie du Covid-19 qui a mis la quasi-majorité des pays dans une bérézina sanitaire, et la montée d’une haine qui dit bien son nom des candidats de l’extrême droite contre les migrants clandestins, scellent dans le marbre le sort toujours incertain de ces migrants.
La crise diplomatique qui a opposé l’Algérie à la France en octobre dernier mettant sur la corde raide la relation entre les deux pays, a bien accentué le mal de ces malheureux migrants. La France souhaite aujourd’hui expulser près de 7000 sans-papiers algériens présents sur le sol français.
Mais cette requête reste lettre morte. L’Algérie refuse le moindre retour des personnes en situation irrégulière accusant, dans la foulée, la France de proférer « un gros mensonge » quant au nombre des sans-papiers algériens à refouler depuis la France.
Les sans-papiers algériens entre le marteau et l’enclume
La problématique des sans-papiers algériens devient ainsi un sac de nœuds pour la France. Voulant enfoncer le clou, cette dernière décide, en septembre 2021, de réduire drastiquement le nombre de visas accordés aux Algériens.
Mais les choses ne semblent pas évoluer. L’Algérie campe sur sa position et refuse de récupérer ses ressortissants clandestins soumis à une obligation de quitter le territoire français. Les sans papiers se retrouvent alors entre le marteau et l’enclume.
Dévoilant un courriel confidentiel datant du 6 décembre dernier, le site Streetpress indique qu’un « nouvel épisode » est en train de s’écrire dans cette crise diplomatique qui oppose les deux pays. Les relations algéro-françaises ne sont donc pas au beau fixe.
Le document indique, d’emblée, que « les autorités centrales algériennes n’acceptent plus aucun retour forcé depuis la France ». Selon le document, les autorités algériennes ont donné « une instruction » représentations consulaires pour ne délivrer « aucun laissez-passer » aux Algériens vivant en situation illégale sur le sol français.
Le calvaire sans fin des sans-papiers
Constatant que l’Algérie n’a déployé aucun effort pour récupérer ses sans-papiers, la France ne lésine pas sur les moyens pour placer ces derniers dans des centres de rétention (CRA) en attendant un éventuel retour au pays. Mais la situation ne semble pas s’améliorer pour ces ressortissants. Une centaine d’entre eux sont enfermés dans ces CRA des mois durant. En vain.
Selon le rapport publié par une association française de soutien aux migrants, La Cimade, en l’occurrence, sur 970 Algériens placés en centre de rétention, seuls 4 avaient été « expulsés durant toute l’année de 2020. »
Une situation cauchemardesque que vit aujourd’hui ces milliers des sans-papiers algériens notamment avec la montée de haine dont font preuve les politiciens de l’extrême droite aussi candidats à la présidentielle de 2022, citant à titre d’exemple, le polémiste Eric Zemmour, qui s’amuse, à tout crin, à cracher son venin sur les migrants clandestins. Il va même jusqu’à accuser ces derniers d’être derrière tous les problèmes que rencontre la France aujourd’hui.
Face à cette situation qui risque de perdurer, les migrants algériens ne savent plus aujourd’hui à quel saint se vouer.