Il est connu pour être l’un des plus grands narcotrafiquants en France. Après 9 longues années de cavale, le franco-algérien, Moufid Bouchibi surnommé « le roi du shit », a été arrêté à Dubai avant d’être extradé vers la France en mars dernier. Aujourd’hui, il risque 18 ans de prison ferme lors de son procès en appel qui s’est déroulé hier mercredi à Bordeaux.
L’interpellation de cet important trafiquant de drogue connu aussi sous le nom de « Mouf » n’Ă©tait pas une mince affaire. En effet, chaque fois qu’il est traquĂ© par la police, il change de pays sans laisser de traces. Après plusieurs annĂ©es de fuite et de cavale caractĂ©risĂ©es par la crĂ©ation d’un immense rĂ©seau de go-fast ayant permis d’importer plusieurs tonnes de cannabis depuis le Maroc, le baron de la drogue est enfin interpellĂ©, retirant ainsi, Ă la police, une Ă©pine du pied.
L’ampleur du trafic de Bouchibi est sans Ă©quivoque. Le ministère public français avait soulignĂ© que ce « roi du shit » Ă©tait capable d’envoyer en simultanĂ©e de diffĂ©rents convois transportant des quantitĂ©s astronomiques de rĂ©sines de cannabis sur plusieurs itinĂ©raires ».
Des pièces à convictions détruites
Lors de son procès qui s’est dĂ©roulĂ© en septembre dernier, le quadragĂ©naire avait niĂ© de but en blanc son implication dans le trafic de drogue mettant en cause la validitĂ© des Ă©coutes tĂ©lĂ©phoniques qui ont Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©es au cours de l’enquĂŞte. Selon l’accusĂ©, ĂŞtre identifiĂ© par un seul enquĂŞteur ne suffit pas pour ĂŞtre mis en cause. L’argument n’avait donc pas de poids selon sa dĂ©fense.
Hier mercredi, au dernier jour de son procès en appel, les avocats de Moufid Bouchibi ont demandĂ© Ă la cour « d’Ă©carter juridiquement » ces Ă©lĂ©ments, en l’occurrence, les appels tĂ©lĂ©phoniques expliquant que ces « pièces de conditions » avaient Ă©tĂ© dĂ©truites par « erreur »dans le cadre « d’un plan d' »apurement massif des scellĂ©s » en 2019. Le parquet de Bordeaux a reconnu, de ce fait, une « erreur humaine ».
IndignĂ©, l’un des avocats de Bouchibi souligne l’importance de cette erreur sur la prĂ©somption d’innocence de leur client. « (…) C’Ă©tait la seule possibilitĂ© pour Bouchibi de dĂ©montrer son innocence », peste l’un de ses avocats mettant en avant « une sĂ©rie de carences successives absolument dĂ©raisonnables » dans le dossier de l’accusĂ©e.