Carlos a été condamné mardi à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’attentat du drugstore Publicis du boulevard Saint-Germain en septembre 1974 à Paris, conformément aux réquisitions du ministère public.
« Vous êtes déclaré coupable de l’ensemble des faits », a déclaré le président de la cour d’assises spécialement composée, François Sottet, après environ quatre heures de délibérations.
C’est la troisième fois que le Vénézuélien, de son vrai nom Ilich Ramirez Sanchez, est condamné à la perpétuité en France.
Ses avocats, qui n’ont eu de cesse de dénoncer la composition de la cour – des magistrats professionnels sans jury populaire -, l’absence de nombreux témoins et la tenue même du procès, plus de quarante ans après les faits, ont fait savoir qu’il ferait appel. Il dispose d’un délai de dix jours pour le faire.
« La vérité médiatique a imprégné jusqu’à l’esprit des juges, les magistrats n’ont pas osé acquitter Carlos », a regretté Me Francis Vuillemin. « Rendez-vous dans un an, en appel, pour une nouvelle représentation de ce théâtre judiciaire. »
« Puisque ce procès était illégal et inutile, avec cette condamnation tout aussi illégale, montée de toutes pièces contre le Front populaire de libération de la Palestine, c’est le bal des menteurs », a de son côté jugé Me Isabelle Coutant-Peyre.
Avant l’énoncé du verdict, « Carlos » avait dénoncé un procès « absurde » et appelé la cour d’assises à prendre « la seule décision correcte ». Ses avocats avaient plaidé l’acquittement.
« Je suis poursuivi ici pour des affaires complètement bidonnées », avait-il déclaré depuis son box. « Ce procès, c’est une absurdité à tous points de vue », avait-il ajouté avant que la cour se retire pour délibérer, prenant la parole une demi-heure seulement, lui qui s’était distingué lors de ses précédents procès par des monologues de plusieurs heures.