Frappée par un immobilisme depuis le début du Hirak: L’APN sort de sa torpeur

Frappée par un immobilisme depuis le début du Hirak: L’APN sort de sa torpeur

Par Nadia BENAKLI 

La reprise de l’activité parlementaire n’a pas tardé à susciter la colère au sein même de l’hémicycle. Lakhdar Benkhelaf a appelé tous les députés honnêtes à boycotter la journée parlementaire d’aujourd’hui pour pousser le président de l’APN à la porte.

Elle tente de donner vie à son existence. L’Assemblée populaire nationale reprend timidement, pour ne pas dire péniblement, ses activités. Frappée par un immobilisme sans précédent depuis le début du mouvement populaire, déclenché le 22 février dernier, l’institution qui est rentrée dans une période d’hibernation totale veut casser la routine. Elle organise aujourd’hui une journée parlementaire à l’occasion de la commémoration des événements du 8 Mai 1945. «Nous allons reprendre nos activités en commençant par une journée parlementaire qui se tiendra aujourd’hui sur les massacres du 8 Mai 1945», a affirmé le directeur de communication, Mokhtar Bourouina. Selon lui, cette activité sera présidée par le président de l’Assemblée populaire nationale, Mouad Bouchareb.

Notre interlocuteur a rappelé que le bureau de l’APN s’est réuni jeudi dernier pour examiner quelques questions d’ordre réglementaire et législatif. La journée parlementaire sera une occasion qui permettra au troisième homme politique de l’Etat de sortir de l’ombre. Faisant partie des «B»contestés par le mouvement populaire, le président de l’APN s’est éclipsé ces derniers temps de la scène politique entraînant l’institution dans un sommeil profond. Au moment où le débat politique bat son plein sur les éventuelles sorties de crise politique qui plombe le pays, cette institution élue se retrouve complètement à côté de la plaque. Celle-ci n’a pas jugé utile d’ouvrir un débat pour contribuer avec l’ensemble des intervenants et des formations politiques qui siégent au sein de l’hémicycle pour trouver une issue à l’impasse. Depuis l’examen du plan d’action du gouvernement, qui a coïncidé en pleine ébullition de la rue, aucune activité n’a été tenue. Une séance de questions orales a été programmée pour jeudi dernier, mais elle a été reportée à la dernière minute.

«La session a été reportée sur décision du gouvernement», a tenu à expliquer M.Bourouina qui confirme la tenue d’une séance consacrée aux questions orales ce jeudi. L’APN ne veut pas précipiter le pas pour annoncer le passage des membres du gouvernement au niveau de l’hémicycle au risque d’être surpris par une manifestation devant son siège. Or, la reprise de l’activité parlementaire n’a pas tardé à susciter la colère au sein même de l’hémicycle. Lakhdar Benkhelaf a appelé tous les députés honnêtes à boycotter la journée parlementaire d’aujourd’hui pour pousser le président de l’APN à la sortie. «Il est illégitime et il fait partie des trois B contestés par le mouvement populaire, il doit donc partir et libérer l’institution», a déclaré Benkhelaf.

Contacté par nos soins, ce porte-parole du Front pour la justice et le développement estime que les députés doivent se mettre du côté du peuple pour chasser les indésirables des institutions de l’Etat. C’est pourquoi il a appelle au boycott de toute activité parlementaire jusqu’à l’élection d’un nouveau président de l’APN en bonne et due forme.
Il y a lieu de rappeler que le successeur de Bouhadja s’est fait griller auprès de la population après sa sortie virulente au lendemain de la manifestation du 22 février dernier. Le mouvement populaire a vivement secoué l’institution parlementaire qui a enregistré des démissions en cascade de plusieurs députés de l’opposition qui appellent carrément à sa dissolution.