Frederick Arthur Bridgman, cet orientaliste épris de l’Algérie.

Frederick Arthur Bridgman, cet orientaliste épris de l’Algérie.

Frederick Arthur Nridgam est né en 1847, à Tuskegee en Alabama. Ce peintre emblématique de l’Ecole orientaliste américaine, perd son père à l’âge de 3 ans. Seule avec son fils et ses deux filles, sa mère décida de s’installer à Boston, puis à New York où le petit Frederick fait déjà preuve d’un grand talent artistique.

En 1864, il est graveur à l’American Banknote Company, mais préfère se consacrer à la peinture et s’inscrit aux cours du soir à l’Association de Brooklyn Art, puis à la National Academy of Design.

Après avoir exposé son travail durant l’année 1865/1866, à Brooklyn Art Association, son succès l’encourage à quitter son travail la même année pour aller étudier à Paris, sous le parrainage d’un groupe d’hommes d’affaires de Brooklyn. Il s’installe alors à Paris et s’inscrit aux Beaux-Arts, où il étudiera pendant 4 années, dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme, aux côtés de Harry Humphrey Moore, un autre futur orientaliste américain.

fabmmIl expose « Un cirque provincial », au Salon des Artistes Français, en 1870. Un tableau qui eut un succès si grand, qu’il l’envoie à New York, pour l’exposer à la Brooklyn Art Association, à New York. Au même temps, il commence à vendre ses peintures au marchand d’art Goupil, le beau père de Gérôme qui l’influença et lui fit découvrir la thématique du Moyen-Orient. On le surnomma « Le Gérôme américain », tant l’influence de Gérôme avait pris le dessus dans ses toiles, comme dans celle de « portrait d’une kabyle » (1875), ou encore « Fidèles à la Mosquée » (1876).

Durant la guerre Franco-prussienne, il quitte la France, en 1872, pourr un premier voyage vers l’Espagne, puis l’Afrique du Nord. Arrivé à Tanger, il prit le bateau pour Oran, puis le train vers Alger. Il s’installa dans un quartier pauvre de la ville où il descend dans un hôtel et loue un atelier. En voyageant à travers le pays, il découvrit des oasis et des villages pittoresques qui l’inspireront tout le long de sa carrière. D’ailleurs, ces scènes de vie du quotidien des autochtones seront reprises dans ses toiles : On y retrouvera la vie nocturne locale, les danseuses orientales, la foule des marchés colorés et les différents environnements des lieux où il passait. Frederick ira jusqu’en Egypte où il découvrira la seconde Cataracte et Abou Simbel.

A son retour à Paris, en 1874, il revint avec plus de 300 dessins, études et peintures qui alimenteront son travail durant les années suivantes. Il avait réuni tant de costumes orientaux, d’oeuvres d’art et de pièces d’architecture, que le peintre John Singer Sargent dira qu’ »après la Tour Eiffel, l’atelier de Bridgman était la deuxième attraction parisienne méritant d’être visitée. ».

C’est suite au grand succès de sa toile « Les funérailles de la Momie », au salon de 1877, achetée par James Gordon Bennet, propriétaire du New York Herald que Frederick monte une exposition personnelle à l’American Art Gallery, à New York, où il rassemble plus de 300 oeuvres laissant le public extasié devant la fidélité, la qualité et la fraîcheur de l’exécution. Une exposition qui lui valut son élection à la National Academy of Design.

biskraC’est en 1885 qu’il revint en Algérie pour s’installer à Biskra et retrouve sa source d’inspiration favorite : La vie quotidienne, rurale et domestique. En 1881, il publie « Hivers à Alger », une oeuvre richement illustrée de ses gravures , dessins et peintures. En 1889, il participa à l’exposition universelle de Paris en y présentant 5 oeuvres. L’année d’après, il expose pas moins de 400 oeuvres aux Fifth Avenue Galleries, à New York.

Son succès et sa carrière riche lui valent la Légion d’Honneur, en 1907. Frederick Arthur Bridgman reste, à nos jours, l’un des plus grands peintres de l’Ecole Orientaliste américaine.