La commune de Frikat relevant de la daïra de Draâ El-Mizan, au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, accuse un manque flagrant dans le secteur de la santé publique.
Les 18 comités de villages représentant une population estimée à 15000 âmes, ne savent plus à quelle autorité s’adresser pour redresser la barre. Au niveau du centre de santé réalisé en 1994 et érigé en polyclinique en 2007, l’état des lieux est des plus alarmants. On constatera d’emblée que la structure est construite en préfabriqué. «La bâtisse ne répond plus aux normes. Elle a été construite en 1994 en pré fabriqué à l’aide d’un matériau cancérogène, ce qui est contraire aux nouvelles normes. Le personnel et les patients sont exposés à l’amiante», fera remarquer un des représentants des villageois. En plus de cela, la polyclinique est vétuste, les dégradations sont multiples et les activités réduites. La polyclinique ne dispose ni d’une maternité, ni d’un laboratoire pour les analyses médicales et encore moins d’une ambulance. Le service des urgences n’est pas disponible. Toutefois la polyclinique est dotée de deux médecins qui assurent des consultations, d’un fauteuil dentaire et d’un service de PMI. Le service de radiologie existe mais non opérationnel pour indisponibilité d’un manipulateur. «Nous accusons un manque en personnel paramédical», indiquera un employé. Pour revenir à la structure, il faut signaler que son toit est en zinc, elle ne dispose d’aucun réservoir d’eau et la chaufferie n’est pas fonctionnelle. Pour ce qui est des salles de soins au nombre de cinq, il convient de signaler que l’unité du village Ait Hakem et en dégradation avancée, l’infirmière qui tient les lieux évolue dans des conditions difficiles puisque même l’électricité n’est pas disponible. A tout cela s’ajoute le constat des infiltrations d’eau pluviales, des vitres cassées, un sol détérioré, une toiture endommagée et des dégradations multiples. Une structure à réhabiliter dans l’urgence.
L’appel des 18 comités de villages
Les représentants des 18 comités de villages demandent d’une seule et unique voix : «Le constat est comme vous pouvez le voir alarmant. La polyclinique est amiantée, dégradée et sous équipée. Nous demandons aux autorités de la santé publique de regarder dans notre direction. Nous voulons la démolition de cette structure et la reconstruction d’une véritable polyclinique avec tous les services et les moyens nécessaires. Notre population galère en quête de soins efficients. Nous demandons aussi la récupération des structures squattées. Il faut aussi brancher ses unités au gaz de ville. Nous avons patienté mais que l’on sache que notre patience a des limites. Si rien n’est fait rapidement, nous procéderons à des actions radicales. La population sera appelée à se mobiliser pour faire valoir ses droits». Pour sa part le maire de Frikat que nous avons questionné à propos du secteur de la santé publique dans sa commune reconnaîtra : «Le secteur et en souffrance et la polyclinique amiantée et sous équipée. Nous souhaitons sa dotation en moyens humains et matériels et demandons son fonctionnement en H24. Il lui faut aussi une ambulance, un service des urgences, une maternité, un laboratoire et un service de radiologie comme nous demandons des consultations spécialisées au moins deux fois par semaine. Mais la solution la plus efficace reste sa démolition et la reconstruction d’une polyclinique en bon et due forme. Je signale aussi que la structure cédée au PTT sera récupérée incessamment car la justice nous a donné gain de cause».