Décidément, l’appel des 14 moudjahidine au départ du secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, fait des émules parmi la famille révolutionnaire. S’il apporte déjà de l’eau au moulin des redresseurs, il résonne, désormais, jusque dans l’oreille de leurs anciens compagnons d’armes de la wilaya de Biskra. Une pétition de soutien à l’appel du “groupe des 14”, appuyée par un communiqué, vient, en effet, d’être signée par pas moins de 30 anciens combattants de cette wilaya limitrophe d’El-Oued, fief d’Amar Saâdani.
Dans leur déclaration, jointe à la liste des signataires, dont on détient des copies, ils interpellent, à leur tour, “le compagnon d’armes, le militant et le moudjahid”, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à intervenir pour écarter Saâdani du FLN. “Nous, signataires de la pétition ci-dessous, et après étude de l’appel des 14 moudjahidine dénonçant la situation critique que traverse le FLN, affirmons notre soutien entier et indéfectible à tout ce qui y a été dénoncé concernant les signes d’aliénation et de déviation du parti de sa ligne, dans leur message rendu public”, lit-on dans la déclaration.
Comme celle du “groupe des 14”, la missive des moudjahidine de Biskra est clairement adressée à l’actuel secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, qu’ils accusent ouvertement d’avoir dévié le parti de sa ligne nationaliste et patriotique. “Nous soutenons la revendication de nos frères moudjahidine, notamment leur appel à précipiter le départ du nommé Amar Saâdani”, précisent-ils. Ce groupe de moudjahidine de Biskra doute du comportement de Saâdani, lequel œuvrerait, selon eux, à affaiblir le FLN et remettre en cause la souveraineté du pays.
Ce qui est, rappellent-ils, contradictoire à la ligne du FLN historique. Une accusation de “haute trahison” qui ne dit pas son nom… Le “groupe des 14”, faut-il le rappeler, qualifiait déjà les membres de l’actuelle direction du FLN de “prévaricateurs et trafiquants de tous poils, conglomérés autour d’un secrétaire général, tiré d’un marigot grouillant d’affairistes et de mercantis moralement impurs, socialement indélicats, économiquement véreux et politiquement immoraux”.
Ce groupe d’anciens combattants, parmi lesquels figurent, notamment, le commandant Azzedine, Zohra Drif-Bitat, Djilali Guerroudj ou encore Yacef Saâdi, avait ainsi appelé au “départ immédiat et inconditionnel de Saâdani et de sa bande (…)”. La sortie, pour le moins inattendue, de ce groupe de moudjahidine, avait provoqué une onde de choc telle que la direction du FLN était contrainte à réagir, à travers un communiqué signé par le secrétaire général par intérim, Mohamed Boumehdi, Amar Saâdani ayant choisi d’aller à l’étranger pour mieux savourer ses vacances…