Le Front Polisario réfute les allégations mensongères du Maroc

Le Front Polisario réfute les allégations mensongères du Maroc
H.B

Le Front Polisario a réfuté ce lundi les allégations mensongères du Maroc relatives à la prétendue présence d’éléments armés sahraouis dans la zone tampon d’El Guerguerat, qualifiant l’escalade verbale de Rabat de « démarche dangereuse » visant à saper les efforts de l’ONU pour relancer le processus de paix.

Dans une lettre transmise avant-hier au président du Conseil de sécurité, le péruvien Gustavo Meza-Cuarda, dont le pays assure la présidence du Conseil pour le mois d’avril, le Front Polisario a « réfuté catégoriquement les allégations totalement dénuées de fondements portées par le représentant du Maroc auprès des Nations Unies concernant les termes de cessez-le-feu de l’ONU et l’accord militaire connexe numéro 1 de même que la situation sur le terrain dans le territoire « .

Dans la lettre envoyée, Ahmed Boukhari, Représentant du Polisario à l’ONU, a tenu à préciser que la Minurso, chargée de surveiller le cessez-le-feu et l’application de l’accord militaire numéro 1, n’a signalé aucune violation des termes de cessez-le-feu par la partie sahraouie, s’interrogeant, à la même occasion, sur « les motivations cachées » du Maroc de porter ces allégations infondées.

Lundi, l’ONU a apporté un démenti formel aux accusations du Maroc, selon lesquelles le Front Polisario aurait déployé des éléments armés dans cette zone démilitarisée sous surveillance des Nations Unies, en affirmant que la Minusro n’a enregistré aucune violation de l’accord de cessez-le-feu.

« Nos collègues de la Minurso n’ont observé aucun mouvement d’éléments militaires dans le territoire Nord-est. La Minurso continue de suivre la situation de près », a déclaré, Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, lors de son point de presse quotidien.

La partie sahraouie a rappelé que c’est le Maroc qui a tenté de changer le statu quo à El Guergarat en procédant en 2016 à la construction d’une route traversant le mur militaire et la zone tampon.

Cette démarche dangereuse constitue « une violation évidente » de l’accord de cessez-le-feu et l’accord militaire connexe numéro 1 et demeure à l’origine des tensions actuelles dans cette zone », a souligné le Front Polisario, rappelant à ce titre le refus opposé par le Maroc à l’envoi d’une mission d’experts pour examiner la situation sur le terrain, alors qu’elle est prévue par le paragraphe 3 de la résolution 2352 (2017) prorogeant le mandat de la Minurso.

Il a ajouté que « la rhétorique agressive du Maroc » pour se présenter comme victime intervient au moment où le Conseil de sécurité est appelé à examiner la situation au Sahara Occidental.

« Le Maroc est déjà entrain de chercher des prétextes pour se désengager du processus de paix onusien », a précisé le Front Polisario.

En effet, a-t-il poursuivi, ces allégations non fondées ne sont que de « la poudre aux yeux, conçues délibérément pour détourner l’attention du Conseil de sécurité du vrai

problème qui est l’actuelle impasse », dans laquelle se trouve le processus de paix.

C’est aussi « une démarche anticipée » visant à saborder les efforts du secrétaire général et de son envoyé personnel pour relancer le processus onusien et ramener les deux parties au conflit, à la table des négociations », a souligné le Front Polisario, précisant qu’il s’agissait « d’un autre épisode de politique de chantage » prônée par le Maroc et à laquelle « le Conseil de sécurité n’a malheureusement pas apporté une réponse nécessaire et robuste ».

Le Front Polisario a appelé le Conseil de sécurité à « ne pas se laisser détourner » de la question centrale qu’il doit résoudre à savoir la relance des négociations entre les partis au conflit en vue de parvenir à une solution juste et pacifique garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », réitérant à cette occasion son « engagement pour des négociations directes et sans pré-conditions sous l’égide des Nations Unies et de son Envoyé personnel ».