Fruits et légumes: Les prix toujours à la hausse

Fruits et légumes: Les prix toujours à la hausse

Yazid Alilat

Fruits et légumes: Les prix toujours à la hausse
Les prix des fruits et légumes, qui jouent au yoyo depuis plusieurs semaines, restent scotchés à la hausse, ce qui a négativement influé sur le pouvoir d’achat des catégories sociales les plus faibles. Avec une nouvelle vague de surchauffe sur les marchés des produits agricoles frais, il est de plus en plus évident que les contrôles des prix restent sinon inefficaces, du moins absents, alors que la différence des prix entre ceux affichés aux marchés de gros et ceux au détail est énorme, de l’ordre de plus de 50 dinars, sinon plus. Hier samedi sur les marchés des villes du centre du pays, les prix étaient résolument orientés à la hausse pour l’ensemble des produits agricoles frais. La tomate est cédée depuis le début du mois d’octobre en moyenne à plus 100 DA/Kg et jusqu’à 150 DA le kg à Oran, le poivron à 120 DA/Kg, le topinambour, très apprécié dans le centre du pays, a connu certes une baisse significative à 90-80 DA/Kg, parfois jusqu’à 120 DA/Kg alors qu’il était vendu à 180 DA/Kg au début de la récolte.

La pomme de terre de saison reste encore hors de prix, 70 et 85 DA/Kg, alors que la récolte bat son plein. Une anomalie que ni le ministère de l’Agriculture, ni celui du Commerce n’expliquent. Même constat pour les cardes, l’artichaut, et l’aubergine, dont les prix restent très élevés, en moyenne à 70 DA/Kg, alors que pour les haricots, une légère décrue de 300 DA/Kg à moins de 200 DA/Kg, est constatée, mais la qualité du produit en moins. La courgette, après une légère baisse au début du mois, est remontée hier à 120 DA/Kg, annonçant une autre période de surchauffe pour les produits maraîchers. Au marché «Souika» de Blida, desservie par les quatre plus importants marchés de gros de la région centre (Boufarik, Attatba, Bougara et les Eucalyptus) les prix sont ostensiblement hauts, alors que le début de récolte de produits de saison, comme les artichauts, les cardes, la pomme de terre, ou même la carotte cédée à 50 DA/Kg, devrait au contraire provoquer un mouvement de prix inverse. Même scénario pour les fruits, avec une moyenne de 200 DA/Kg pour la poire, la pomme locale, et le raison «red globe». L’arrivée de l’orange et la mandarine vendues à un prix moyen de 140 DA/kg a plus ou moins fait baisser les prix des autres fruits, mais la banane reste quant à elle inaccessible à 420 DA/Kg.

Pour leur part, les prix des viandes rouges restent relativement stables à 1400-1500 DA/kg pour la viande bovine et 1500 DA/KG en moyenne pour la viande ovine, alors que le prix du poulet, entre 300 et 380 DA/Kg, commence à monter avec l’approche de la fête du Mawlid Ennabaoui. En fait, tous les produits du panier de la ménagère enregistrent depuis quelques jours une autre période de hausse des prix, en particulier pour les produits maraichers. Pour le poisson, les prix restent plus ou moins stables, mais hauts, avec la sardine à 300-350 DA/Kg, le rouget à 1200 DA/Kg ou le merlan à 1400 DA/Kg. Même les produits de l’élevage dont la qualité est moindre que celle du poisson sauvage, comme la dorade et le loup sont vendus à 1200 DA/Kg, alors que la crevette et l’espadon restent hors d’atteinte, à plus de 1500 DA/Kg, pour les petites bourses.

Globalement, en comparaison des niveaux affichés à la fin du mois de septembre, il n’y a guère une grande différence de prix des produits agricoles frais et des viandes à la fin du mois d’octobre, ce qui devrait maintenir un taux d’inflation assez proche de 5% en variation annuelle. En attendant les données du mois de septembre, qui devraient être publiées dans les prochains jours, le taux d’inflation au mois d’août dernier s’était établi à 4,8%, avec une évolution de seulement 0,5% par rapport à celui du mois précédent. Le taux d’inflation au mois de juillet était de 4,8%, en hausse de 0,2 point de base par rapport à juin (4,6%), reflétant une progression lente mais solide des niveaux des prix des principaux produits et services durant cette période. Pour 2019, le gouvernement table sur un taux d’inflation de 4,5%, et escompte une décrue à partir de 2020 à 3,9% et 3,5% en 2021. Des niveaux, qui semblent pour le moment irréalistes au regard de la tendance de plus en plus inflationniste de l’économie nationale, notamment avec le recours au financement non conventionnel du Trésor.