Fuite des sujets du BAC 2016 : Une condamnation ferme et relaxe pour trois prévenus

Fuite des sujets du BAC 2016 : Une condamnation ferme et relaxe pour trois prévenus

Mise en délibéré depuis une vingtaine de jours, l’affaire des fuites des sujets du BAC 2016, qui a défrayé la chronique cet été, a finalement connu son épilogue, avant-hier.                 

Le tribunal correctionnel de Sidi M’hamed près la Cour d’Alger a en effet condamné Abdelmalek A., professeur en physique à Bejaia, à une peine de 3 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 20.000 DA, et prononcé la relaxe aux trois autres prévenus.

Il s’agit du directeur général de l’Office national des examens et des concours (ONEC), Mohamed Amine M., de l’inspecteur de l’éducation de physique à Constantine, Nadjib Y. et enfin de l’inspecteur de l’éducation de physique de Bejaia, Lakhdar G. alors qu’ils encouraient chacun d’entre eux une peine de 4 ans de prison ferme requise par le représentant du ministère public contre 7 ans demandés à l’encontre du professeur en physique et ce, pour les chefs d’inculpation d’abus de fonction, divulgation de secrets et négligence dans l’exercice de la fonction et de complicité.

Reconnu donc coupable des faits, l’enseignant de physique a été pris la main dans le sac, selon le dossier d’accusation qui soutient que Abdelmalek a été filmé par les caméras de surveillance de l’ONEC en flagrant délit de dissimulation des copies d’examen dans la poche de son tablier.

Une accusation qu’il a dû reste confirmée lors des débats en concédant devant la cour qu’il a effectivement agi de la sorte tout en précisant toutefois qu’il n’a été jamais question dans son esprit de propager le document ou de le distribuer au premier venu. «Je comptais remettre les sujets à une personne proche et candidate au Bac», a-t-il soutenu sans pour autant réussir à convaincre le tribunal.

Quant au reste des prévenus, ils ont naturellement nié en bloc les accusations et soutenu être des «boucs émissaires» de ce scandale qui a fait les choux gras de la presse algérienne pendant plusieurs jours. Et surtout déstabilisé les candidats à l’examen du baccalauréat à telle enseigne que le ministère de l’Education nationale a pris une décision forte après le constat d’une fraude à grande échelle, à savoir l’organisation d’une deuxième session.

Lors de son réquisitoire, le procureur de la République avait relevé la «gravité» des faits pour justifier ses demandes et souligné le caractère «dangereux» de cet acte qui a mis à mal, selon lui, la réputation de notre pays.

De leur côté, les avocats de la défense ont sans surprise plaidé non coupables et déploré «l’acharnement» dont ont été victimes leurs clients sans qu’il y ait de preuves «matérielles» et «tangibles» pouvant  incriminer ces derniers. Apparemment la cour a entendu ces suppliques, puisque trois d’entre eux ont été relaxés.