Pour la dernière soirée du festival, l’Algérie, hôte de cet événement, était à l’honneur avec la participation de l’un des meilleurs groupes gnawi : Gaâda Diwan Béchar.
Le gnawi en apothéose pour la clôture du 10e festival culturel européen, dimanche dernier avec le groupe Gaâda Diwan Béchar. Pour ce dernier concert, les spectateurs étaient fort nombreux et Ibn Zeydoun n’a jamais connu autant de monde durant ce festival.
Du coup, les organisateurs ont donné la possibilité aux fans de Gaâda Diwan Béchar de voir le concert en direct à la salle Cosmos. Le groupe a ouvert le bal avec la chanson Dib El Ghaba (le loup de la forêt) interprétée en duo par le leader Abdelaâti Laoufi et Aïcha Lebdgae, accompagnés par les six autres musiciens du groupe.
En effet, dès la première note, les jeunes se sont levés et ont commencé à gesticuler et à danser sur les rythmes gnawi comme s’ils étaient possédés par ses sons. Les artistes qui composent Gaâda Diwan Béchar sont de vrais showmen, cette musique sahraouie coule dans leurs veines. Mélomanes et polyvalents, dans la même chanson Abdelaâti et Aïcha changeaient d’instruments, du karkabou, ils passaient à la derbouka. Sans oublier le troisième chanteur Tayeb Laoufi qui les a accompagnés sur plusieurs compositions.
Il avait cette surprenante manière de jouer au ûd pour passer en un éclair aux percussions. Gaâda Diwan Béchar a offert au public présent un voyage gratuit à travers le Sahara. En fermant les yeux, on avait les senteurs du désert et de ses dunes si chaudes qui envahissaient le corps des jeunes assoiffés mais surtout envoûtés par les rythmes gnawi.
Le groupe a notamment interprété Hamouda, un grand classique de leur répertoire, cela se voyait par les gens qui reprenaient en chœur les paroles, la chanson finie, Abdelaâti a fait une petite allocution sur Hamouda : « Une personne qui aime la vie, il inspire la joie et la paix. On devrait tous suivre son exemple », a déclaré le leader.
La musique de Gaâda n’est pas seulement faite pour s’amuser. Le leader du groupe a souligné : « Notre musique porte un message et ce message est celui de la paix et de la prospérité. » Gaâda a interprété une quinzaine de chansons anciennes et nouvelles dont Soubhan Allah, Sidi Rnim et Ya louled rah el lil. Mais à un moment, le public, complètement en transe, semblant avoir atteint le nirvana grâce à la musique sahraouie, était toujours sur sa faim pour la chanson Benbouziane. Artiste dans l’âme, Abdelaâti Laoufi avait fait un acte exemplaire. En effet, il avait trouvé un moment pour aller saluer ses fans à la salle Cosmos.
Un moment magique a eu lieu durant ce concert, le groupe a partagé sa musique, une fusion teintée de jazz, de blues et de gnawi qui transporte à chaque fois les spectateurs dans un délire total et ce, en répondant avec des youyous et de la danse. Le groupe se compose d’Abdelaâti Laoufi au chant et percussions. De la splendide Aïcha Lebgae, qui se caractérise d’une voix enchanteresse ou de sirène du désert. Le frère du leader, Tayeb Laoufi au violon, chant et guembri.
On retrouve à la derbouka Amar Chaoui, à la batterie Hervé Le Bouche et enfin à la basse Pierre Eric. La salle d’Ibn Zeydoun a vu monter sur scène 18 groupes venus de plusieurs pays d’Europe, qui ont partagé leur culture et patrimoine avec le public algérien durant une soirée. Le festival était une réussité à part quelques petits inconvénients d’organisation mais tout le monde a pu danser et chanter sur des airs qu’il aimait.