Gardes communaux, La marche de Blida vers la Capitale bloquée à l’entrée de Boufarik

Gardes communaux, La marche de Blida vers la Capitale bloquée à l’entrée de Boufarik

Des centaines, des milliers, selon les organisateurs, de patriotes ont pris part, hier lundi, à la “marche de la dignité”, à partir de Boufarik vers la Capitale pour faire entendre leurs voix, et réclamer des droits qui leur sont «refusés pour des raisons que nous ignorons », affirment-ils.

Ainsi, les patriotes ont tenu parole et ont entamé leur marche, hier lundi, à partir de 14 h 15 mn, après un rassemblement près de la maison de la culture de Boufarik, sise au quartier Dallas, et où ils sont restés depuis le début de la semaine à attendre leurs pairs venus de plus de 30 wilayas du pays.

La retraite, les rentes pour les veuves, la paie des patriotes toujours en activité sont les principales revendications de cette frange de citoyens qui ont pris les armes à partir de 1994 pour combattre le terrorisme, au moment où l’Algérie s’est retrouvée face à un grave danger qui menaçait son existence et l’existence de son peuple.

Certains ont cessé toute activité après avoir contracté des maladies incurables, d’autres se sont retrouvés handicapés moteurs à vie, beaucoup y ont aussi laissé leur vie et des veuves et des enfants sans aucun revenu, d’autres, enfin, sont toujours en activité dans les montagnes à combattre les terroristes qui menacent toujours la paix et la stabilité de l’Algérie. «Nous ne voulons que nos droits, les veuves de chouhada du devoir touchent juste une pension de 11 000 DA et ceux qui sont en activité ne dépassent pas 24 000 DA, sans assurance ni protection sociale», rappellent-ils.

Peu après 14 heures, donc, ils se sont mis en marche, portant des banderoles réclament leurs droits et déterminés à aller jusqu’au Palais du gouvernement. À l’intérieur de la ville de Boufarik, ils sont passés sans que personne ne les en empêche, causant toutefois une circulation inextricable au centreville, puis ils se sont dirigés vers l’autoroute Est-Ouest en passant par la gare routière.

Dès qu’ils arrivèrent à l’autoroute, des dizaines de véhicules légers, lourds, des semi-remorques ont été bloqués, causant un bouchon monstre. On pouvait voir des dizaines de véhicules tenter de trouver une sortie pour éviter d’être pris dans ce tourbillon, et les klaxons fusaient de partout. Des voitures de la Police et de la Gendarmerie étaient stationnées à la sortie de la ville puis au long de la route, sans aucune intervention de leur part. Mais à quelques kilomètres de là, les patriotes se retrouvèrent face à un important dispositif sécuritaire qui les obligea à s’arrêter.

Des pourparlers furent alors menés entre des représentants des patriotes et ceux des pouvoirs publics qui ont abouti à la désignation d’un groupe de patriotes qui rencontreront des envoyés du ministère de l’Intérieur pour tenter de désamorcer cette crise, et éviter la confrontation.

Après le départ du groupe de représentants, tous les autres se sont mis sur les bords de l’autoroute et se sont dits décidés à rester là jusqu’au retour de leurs camarades avec des décisions pour le recouvrement de leurs droits. «Nous sommes là, et nous ne bougerons qu’une fois nos revendications prises en compte», nous ont-ils déclaré. Le froid commence déjà à s’étendre avec l’approche de la fin de l’après-midi, et il y a beaucoup de personnes âgées, certaines de plus de 70 ans.

Hadj Mansour