Lorsque nous étions enfants, nos parents et même nos instituteurs à l’école, nous disaient qu’il fallait attendre au moins deux heures après avoir mangé, pour aller se baigner.
Or, ce genre de conseil préventif, aujourd’hui on ne l’entend pas souvent», dira un père de famille qui s’occupait d’installer son parasol sur le sable chaud de la plage des Andalouses.
Malheureusement, beaucoup de personnes qui s’en vont à la plage, ne prennent pas assez de précautions en ce qui concerne les conditions d’une baignade saine et sans danger, l’exposition au soleil etc.
Le nombre concernant les noyés rien qu’en début de ce mois de juin, ne prête guère à l’optimisme, alors que la saison estivale ne fait encore que commencer. A Mostaganem, Aïn Témouchent, Oran, des corps ont été rejetés par la mer, avant même l’ouverture officielle de la saison estivale.
On se souvient que l’année dernière (2009) rien qu’en début d’été, le nombre de décès par noyade en Algérie avait dépassé les 200 dont près de la moitié au niveau des plages. Selon les services de la protection civile au niveau national, pour les seuls mois de juin et juillet de l’année dernière, leurs éléments ont effectué plus de 45.000 interventions qui ont permis de sauver près de 24.000 personnes de la noyade, dont 22.000 ont reçu des soins sur place.
Eviter les plages non surveillées pour plus d’assurance
Il est vrai que la plupart des cas de noyade ont été recensés dans des endroits un peu particuliers, car souvent dans des criques ou plages non surveillées. Mais rien ne justifie un relâchement en matière de prudence, car même sur une plage surveillée, il y a des risques lorsque de simples gestes de précautions ne sont pas pris en compte.
Mais il ne faudrait pas se leurrer, car les piscines sont aussi dangereuses que la mer, notamment en été où elles grouillent de monde. On se souvient de cet enfant de 7 ans qui s’est noyé au mois d’août dernier à Alger, dans une piscine privée.
Chose qui apparemment n’est pas le propre de ce bassin, car à Oran et partout ailleurs, il a été relevé certaines défaillances concernant le respect des normes de sécurité, comme le manque de vigilance et l’absence de moyens de secours et surtout du matériel médical nécessaire pour les premiers soins. La plupart de ces établissements ne possèdent ni ambulance, ni équipement médical indispensable en cas d’interventions d’urgence.
Les vacances sont là, malheureusement chaque année des gens meurent noyés. Beaucoup d’entre ces victimes pensaient que la noyade n’arrivait qu’aux autres, tout comme les accidents, notamment ceux de la route. Se lancer dans l’aventure dans l’eau est dangereux pour ceux qui ne savent pas nager, ou qui prennent des risques inutilement en se mettant dans des situations périlleuses.
La noyade est définie comme la mort par suffocation suite à une immersion dans l’eau. Il y a deux types de noyade: sèche et humide. Dans la noyade humide, la personne a inhalé de l’eau qui interfère avec la respiration et cause le collapsus du système circulatoire. Dans les cas moins fréquents de noyade sèche, le conduit aérien se ferme du fait des spasmes causés par la présence d’eau.
La noyade peut provoquer une atteinte neurologique et le succès du rétablissement dépend de la rapidité du sauvetage et de la réanimation. Chez les enfants, une défaillance de la surveillance des adultes est la cause individuelle de noyade la plus importante. Les enfants peuvent se noyer non seulement dans des piscines, des lacs et la mer, mais également dans d’autres récipients d’eau tels que baignoires, seaux d’eau, etc.
Les gendarmes à la rescousse comme chaque été
Il faut rappeler que depuis quelques années déjà, la situation s’est nettement sécurisée, grâce à l’implication et la mobilisation des services de la protection civile et de la gendarmerie nationale via le plan Delphine. Aussi, des milliers de voitures sont mobilisées pour couvrir, pratiquement l’ensemble des plages du pays.
Parallèlement aux risques de noyade, il y aussi celui de l’insolation ou des brûlures de la peau par le soleil. Il suffit de quelques minutes d’inattention au bord de l’eau, pour se retrouver rouge comme une écrevisse. Le coup de soleil fait mal mais il y a aussi la réverbération. Les surfaces claires et brillantes, comme l’eau, augmentent fortement la quantité d’UV reçue par la peau et par les yeux.
Pour se protéger, il faut s’équiper de, chapeau, lunettes, vêtements et crème solaire. Un grand parasol, un chapeau à bords larges, des lunettes de soleil, des vêtements couvrants (en cas de longues ou intenses expositions), une crème solaire (FPS 25 ou plus), appliquée soigneusement au moins toutes les 2 heures sur les zones exposées, sont des atouts pour le parfait estivant en bord de mer.
Une forte exposition au soleil peut entraîner des cas de cancer de la peau, mais le principal danger, c’est surtout la noyade. Cependant, les mesures de précautions existent et si elles sont sérieusement prises en compte, elles épargneraient, à coup sûr, bien des vies.
A commencer par apprendre aux enfants, mais également aux adultes, à nager, ce qui constitue la principale base de prévention de la noyade. Eviter de nager au-delà de ses capacités, surveiller sans relâche les enfants se trouvant à proximité de toute étendue d’eau, ne jamais nager seul ou dans des lieux non surveillés.
Enfin, prévoir des gilets gonflables pour les enfants et les adultes ne sachant pas bien nager. Ce n’est sûrement pas trop demander lorsque la vie des personnes est en jeu.
B.B.Ahmed