Le mois du Ramadhan rime en Algérie avec gaspillage et frénésie d’achat. En effet, si le vice du gaspillage fait désormais partie intégrante de l’esprit et du comportement d’une grande partie de citoyens, le fléau atteint des proportions démesurées, durant le mois de Ramadhan.
Pour faire face au phénomène, la Fédération algérienne des consommateurs (FAC) a lancé, hier, une campagne de sensibilisation pour inciter à la rationalisation de la consommation durant le mois sacré de carême.
Invités du Forum «d’El-Moudjahid», le président de la FAC, Zaki Hariz, et le vice-président, Hacène Menouar, ont appelé le consommateur algérien «otage de la culture de la pénurie», à éviter la « frénésie » d’achat qui accompagne le mois de Ramadhan, ce qui peut déstabiliser l’équilibre entre l’offre et la demande et donner, par conséquent, une occasion aux commerçants pour augmenter les prix. Selon Menouar, la consommation durant le Ramadhan augmente de 30%.
Il est, donc, nécessaire, selon le président de la FAC, de changer ces habitudes. Par ailleurs, Hariz a expliqué le fléau de la hausse vertigineuse des prix, durant ce mois sacré, par le manque d’investissement dans la réalisation d’infrastructures commerciales, le manque de bases logistiques avec lesquelles on pourrait réguler les prix, absence de centres de nettoyage des marchés, la prolifération des marchés informels, et le monopole de certaines entreprises sur les produits alimentaires.
Afin d’y remédier à la situation, Hariz a indiqué que la sensibilisation reste le point le plus important pour changer les habitudes de consommation. Cela, bien entendu, n’est pas sans relever le rôle de l’État dans le contrôle et la stabilisation du marché, en veillant à la disponibilité de tous les produits en quantité et en qualité.
Quand la subvention favorise le gaspillage
Dans un autre sillage, le président de la FAC a appelé à revoir la politique de subventions de certaines denrées alimentaires en Algérie, tel que le pain, la farine, l’huile, le lait, etc. Selon lui, cette politique n’a fait qu’enrichir les riches, sans pour autant aider les pauvres. Aussi, Hariz a indiqué que la politique de subventions a favorisé le gaspillage.
À cet égard, il a appelé l’État à limiter les subventions aux pauvres seulement. Preuve à l’appui, l’hôte du Forum d’ «El-Moudjahid» a indiqué que la consommation du pain est de l’ordre de 48 millions de baguettes par jour, durant le Ramadhan. Un chiffre important qui serait démuni, si le prix de la baguette de pain était plus élevé. De son côté, le vice-président de la FAC a rappelé le rôle important que joue l’État dans la sensibilisation.
À ce sujet, il a fait savoir que sur les 42 associations de protection du consommateur, 33 sont affiliées à la Fédération, mais celles-ci ne peuvent, faute de moyens, sensibiliser les citoyens. Une sensibilisation par le biais des supports de communication et des imams.
À cet effet, Menouar a appelé les départements ministériels, tels que le Commerce et l’Agriculture et l’Éducation à investir, aussi, dans le domaine pour rationaliser les dépenses. Toutefois, le vice-président s’est félicité des avancées réalisées dans ces campagnes de sensibilisation.
Côté solutions, quant à la hausse des prix au mois du jeûne, Menouar a fait part de la nécessité d’éradiquer les marchés informels, et d’être rigoureux avec les commerçants ne respectant pas les normes.
Lamia Boufassa